vendredi, avril 29, 2011

Sleepingdog - With Our Heads In The Clouds And Our Hearts In The Fields - 9,6/10


Est-ce un hasard? Ce serait difficile à croire. 

Ces derniers mois ont été pour moi marqués musicalement par quelques oeuvres qui évoluent dans un concept certes pas nouveau mais cette fois systématiquement perçu par le pauvre auditeur que je suis. Simple, très simple, il s'agit de prolonger des expériences qui font exploser le carcan de la chanson (dans le sens qui lui est généralement donné côté anglophone par l'expression "singer-songwriter)" : l'accompagnement -l'osmose a-t-on envie de dire- utilise la nouvelle veine électronique nostalgique et son affection nouvelle pour la musique classique. Et crée une fusion à la portée nouvelle...

Le hasard fait ainsi qu'en quelques mois sont apparus quelques-unes des productions les plus séduisantes de ce premier trimestre musical.

Dans Replica, l'hispanique Rauellson est rejoint par Peter Broderick pour deux 'chansons' au format très inhabituel puisqu'ensemble, elle cumulent 35 minutes dont de très longs passages où la partie chantée est absente pour n'en revenir que plus forte et pure quand le terrain a été épuré, nettoyé et mis en place par l'électronicien.

Pour le Diamond Mine de King Creosote et John Hopkins, les deux auteurs ont consacré huit ans à chercher et trouver le graal diapason. L'expérimenté folkeux écossais est discrètement porté par le magicien électronique qui s'est littéralement effacé au profit d'une des oeuvres les plus prenante de ce siècle.

Même schéma ici puisque Sleepingdog est constitué de la chanteuse belge Chantal Acda dont le compagnon d'aventure (dans le sens artisanal du Moyen-Age) n'est autre ici que Adam Wiltzle, un des piliers du grand groupe Stars of The Lid (où il collabore avec d'autres membres de Windsor for The Derby et Bedhead) (AMG). On doit à Stars of the Lid des chefs d'oeuvre dont le moindre n'est pas And Their Refinement of The Decline - 2007). 

Pour cet album au très beau titre, de nouveau, on peut parler d'une forme de folk électronique, tout à la fois organique, sensuel et inhabité. Sa caractéristique essentielle -très belge- est d'explorer de grandes terres glaciales de nostalgie à renfort de nappes de pianos et d'orgues d'église, d'écoulements de voix fluette, de portées d'instruments à vent étouffés et de nappes de brouillard et de givre. Pour moi, personnellement, comme une terre de connaissance, le moindre de mes clichés givrés aspirant  à rejoindre ce moulin du chien qui dort...

Une fois encore : très beau!