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mardi, septembre 18, 2012

Bandcamp (43) - Little Kid - Logic Songs - 9,3/10 - Name your price

Cet album n'est pas nouveau et regroupe les premiers enregistrements foutraques mis bout à bout depuis 2009 par Little Kid. Le jeune homme dénommé Kenny Boothby les collationne gentiment sur un quatre bandes, jouxtant l'ambiant et flirtant avec le neo-folk brinquebalant.

Bien entendu, il y a là quelque chose de Bon Iver. Mais heureusement : "Pas que!", comme dirait mon petit neveu. Et pourtant, voilà qui, par moments frise les dix ans d'âge mental et bien moins en matière d'aboutissement musical...

Sparklehorse n'est pas loin. Bright Eyes pointe le bout du nez. Et, à l'occase, oserait-on dire, un Peter Broderick, mais juste cacochyme sur l'instrumentation et asthmatique sur les passages tendus. Le chant susurré s'appose simplement sur un grattement de guitare acoustique généralement rejointe par un autre instrument qu'il soit électronique, à vent ou capté sur champ (soyons francophone).

La saturation occasionnelle devient également un instrument en soi, crapahutant tout en allant au but. La naiveté des field recordings scotche l'auditeur lambda. La mélancolie se dégage en épaisse dose de ces sons de trains en gare et de cloches de passage à niveau. De là à quasiment faire une micro-symphonie triste de mini-moteurs électriques, le pas est allégrement franchi...

Perso, je suis collé au mur à chaque écoute. Comme par le deuxième morceau, You Might Not Be Right (Vidéo en seconde page). Mais je puis admettre que, comme le confrère d'Esprits Critiques (dont, magnanime, je continue à saluer le travail; eh eh; voir lien plus loin), on espère un redressement, une correction, un supplément de production qui rendrait la création plus présentable. Donnez des sous et des moyens à ce jeune homme!

Pour ma part, je crie plutôt "Haro". Haro! Ne surtout pas toucher à cette somptueuse fragilité! Ne surtout pas casser le magasin de porcelaines. Ne pas risquer d'effondrer le château de cartes. A vouloir ajouter un supplément de respectabilité, on tuerait le supplément d'âme. J'ai choisi...

Et puis, essayez par vous-même. Avec Bandcamp, c'est gratuit. Ou pas si affinité!

mardi, mars 13, 2012

Byul.org - Secret Stories Heard From A Girl In An Opium Den - 9/10


Voilà une bien belle pierre précieuse qui ne dépareillera aucune de nos discothèques. Précieuse car rare. Et qu'effectivement, ils ne courent pas les bons albums d'indie coréen à conseiller sans rougir le moindrement du monde.

Il n'est pas question ici de K-Pop, style de muzak mis au point par l'industrie coréenne pour inonder le monde et sur lequel j'ai vu récemment un reportage ahurissant (Sur Envoyé Spécial? Sais plus!). Ou comment un pays construit des produits musicaux complètement artificiels pour en faire un produit industriel ayant un rôle à jouer dans l'équilibre de la balance commerciale du pays (Wikipedia).

Mais je m'égare puisque, justement, Byul.org n'est pas partie de ce K-Pop. Que du contraire, il s'agit d'un collectif d'artistes de Séoul qui, entre autres, nous propose ici un album électro-chanté d'une charmante sensibilité, d'un ravissant métissage et dépassant en qualité et intérêt bien des productions encensées par ici. Un opus qui n'attend que votre curiosité...

lundi, février 20, 2012

13ghosts - Garland of Bottle Flies - 9,4/10


Et voilà, comme chaque année, quand c'est fini, tu as une bonne claque qui te revient dans la figure pour te le rappeler que ce n'est jamais fini. Ce coup-ci, pour moi, c'est cet album qui m'a été conseillé tout aussi tardivement par un ami canadien. Le band m'est inconnu, originaire de Birmingham. Son champ d'expression, c'est le gothic-americana-country. Malgré des 16 Horsepower et autres Lift To Experience, Fields of the Nephtlim ou Nich Cave et wses mauvaise graines, j'ai l'impression que ceux-ci sont parmi les plus virulents, les plus racleux, les plus crapuleux et insondables...

Cela en ulcérera certains n'attendant que réjouissances musicales, cela en réjouira d'autres, amoureux d'ulcères musicaux. J'en suis. Résolument. Ca grince, ça rape et ça craque! Les voix crapahutent et les cordes de guitares éclatent sous la rage, faisant passer Neil Young pour un enfant de coeur. Ne résistez pas. Soyez anges noirs pour plusieurs écoutes en enfilade...

Mêmes leurs présentations d'albums respirent la distorsion (Skybucket Records).
Pop Matters découvre tard et fait mea culpa.

My Space

   13ghosts - Whitey Joe by Skybucket

  13ghosts - Dr. Bill by Skybucket

En plus, cela donne envie de les voir :




mercredi, février 01, 2012

J.C. Satàn - Hell Death Samba - 9/10


Première belle satisfaction, j'avais débuté l'année 2011 par un groupe français qui pétait dans tous les sens, le ci-devant dénommé Cheveu et son petit dernier 1000 Mille. Je crois que c'est bien parti pour que mon dernier émoi 2011 soit également français (quoiqu'également un peu localisé à Turin) et plus particulièrement Bordelais.

Les deux groupes ne sont pas semblables, mis à part la caractéristique de l'éclectisme mise en avant dans une interview donnée à Hartzine par un de ses membres : "Mes influences sont vraiment difficiles à citer dans le sens où musicalement, ce groupe est pour moi le moyen de libérer toutes les idées que j’ai en tête sans vraiment me fixer de limites, de confronter tous les styles que j’aime. Ça peut aller du garage 60´s à la pop 90´s… et dans plein d’autres directions".

C'est ainsi qu'au même titre que le Cheveu, il est difficile de caractériser Hell Death Samba. En soi, Garage n'est guère ni un contenu, ni une étiquette, mais plutôt un traitement. Ainsi, si tous les morceaux sont élégamment crado (= lo-fi?), leur énergie est diverse allant du pop bien senti à la ballade amère en passant par le pysch débridé. Chaque track est catchy à souhait, ce qui n'est guère si fréquent en matière de garage, apportant la satisfaction dès la première écoute...

Chaudement recommandé à ceux qui, comme moi, seraient passés à côté en temps utile...
Interlignage, X-Silence

On aurait pu publier cette chronique dans la rubrique Bandcamp puisque le label Slovenly Recordings y met tous ses albums en écoute (et c'est à fouiller, je ne vous dis que ça. Un peu arbitrairement, on ne le fait pas parce que Bandcamp n'est pas une voie unique pour eux...





mercredi, janvier 18, 2012

Bandcamp (8) /// Happy Particles - Under Sleeping Waves - 9,3/10


Chaque année, je le dis. Et personne ne m'écoute. Et l'année suivante, ça recommence : à peine les premiers jours de décembre que les "best of" pleuvent! Et les disques qui sortent tard, mes amis? Et, en 2011, ces six joyeuses particules écossaises qui ont décidé de sortir leur premier album autoproduit le 25 décembre? Hein, dites-moi...

Oui, dites-moi! Car ce Under Sleeping Waves mérite certainement une petite place au chaud de nos listes. Deux guitares, deux basses, une batterie, un piano et un saxo en formation de base (et des compléments de violons, violoncelles et glockenspiel) tissent des pièces musicales parmi les plus abouties qui puissent s'entendre de la part de débutants.

On évolue ici dans un monde vaporeux et planant souvent visité par certaines troupes écossaises. En même temps si chaude et glaciale (on peut parler de shoegaze ambient), leur musique s'approche des cousins islandais de Sigur Ros (la voix et l'inspiration imposent massivement la comparaison avec leurs débuts). On ne peut également qu'évoquer les coreligionnaires de Pinback (la limpidité musicale et la précision ouatée) ou d'Antlers.  L'héritage post-rock glacial et shoegaze rampant est lui aussi omniprésent. Chaque morceau est une construction fragile, constituée de terrasses successives, Empty Circle en étant une superbe démonstration où on ne sait trop qu'admirer le plus de la maîtrise ou de la sensibilité...

Comme dit le Scotman Radar : ...a ten-track collection of dreamy, shimmering pop. The band has a deft hand in layering up their music (something Remember Remember fans will be familiar with) and mix shoegazy potential singles with slow burners like the mentioned ‘Classes in Silence’.

Bon, il ne vous reste plus qu'à recommencer vos listes de fin d'année. Voulez une gomme?

(en écoute complète et en vente pour cinq Livres sur Bandcamp : c'est probablement la formule la plus rafraichissante et indiquée d'utilisation de Bandcamp par des groupes non signés)














Momo l'avait épinglé.

jeudi, janvier 05, 2012

Bijouterie Bandcamp (1) // Simian Ghost - Infinite Traffic Everywhere - 9/10

Un petit mot tout d'abord sur cette rubrique. C'est la première régulière sur ce site. Je crois d'ailleurs qu'il n'y en aura jamais d'autre. Mais Bandcamp m'impressionne. La multiplication des parutions sur ce site (et, dans une moindre mesure sur Soundcloud) est un phénomène révélateur d'un niveau musical en hausse. C'est aussi la possibilité pour bien plus d'artistes de se faire connaître et de parfois monter bien haut. L'envie de partager ce qu'on y découvre n'en est que plus grande...

Principe essentiel de cette rubrique, il n'y aura pas de grands développements écrits, mais plus simplement une invitation à l'écoute et à la découverte. 



Et j'ai la chance, je crois, de démarrer très fort avec ce Suédois, Sebastian Arnström, qui, d'après moi ne tardera pas à crever les plafonds de la notoriété. Bidouilleur électro, précieux chanteur (on pense à Grandaddy, Rhonda Harris, Prefab Sprout) et arrangeur de loops, échos et couches sonores mielleux, il crèe un véritable paradis éthéré et maniéré. C'est très, très beau.
Je me demande qui, par exemple, peut résister au deuxième morceau de ce premier album paru en novembre 2011.



Il sortira déjà un autre album au début du mois de mars, dont le titre sera Youth. The Guardian qui a aussi repéré le gamin l'annonce déjà comme un évènement de l'année 2012. En imaginant un brin de plus de maturité, on a tendance à croire le paper britannique en écoutant le morceau Wolf Girl, déjà sorti en écoute ici bas ou (comme le EP Lovelorn) sur le site du groupe. Ecoutez aussi Soundcloud.

  Simian Ghost - Wolf Girl by Playground Music

samedi, décembre 31, 2011

Low Roar - Low Roar - 9,1/10



Normalement,  ceci aurait du et pu être ce qu'on conviendrait d'appeler un songwriter américain classique. Une éternelle réédition d'un moule connu. Un peu d'ennui dans un grand bain de guitare acoustique et de quelques autres fioritures...

Mais voilà, ce garçon de San Francisco s'est exilé en terre Islandaise. La petite histoire ne nous dit pas où en était son album avant d'aborder le pays des volcans et des vikings. Tout qui a la chance d'avoir visité l'Islande répondra sans le moindre doute que cette oeuvre en porte la marque et est imprégné de ce miracle islandais, de cette nostalgie qui suinte de la moindre lande, de ce mystère qui émane des laves durcies, de ces larmes qui glissent sur les côtes et de cette convivialité qui vainc le fracas des eaux. Il y a un 'son Islande'.

A défaut de pouvoir prendre la ROUTE 1 (la seule vraie, celle qui fait le tour de l'ïle et se transfrome souvent en chemin de terre), écoutez et (à défaut de fermer les yeux) regardez le diaporama.

Une autre manière de vous transmettre nos voeux pour une année musicale flamboyante (pour moi, elles le sont toutes, donc c'est gagné!)    





(Esprits Critiques)

vendredi, décembre 30, 2011

Moonface - Organ Music not Vibraphone like I'd Hoped - 9/10


Je n'accroche pas plus que cela à Wolf Parade, Sunset Rubdown ou Swan Lake. Pourtant me voilà semble-t-il assez esseulé à tomber en amour absolu du nouveau terrain de jeu de Spencer Krug, cheville ouvrière des trois précédents et tibia employé par Moonface.

J'en parlais lors d'une récente soirée "table tournante" avec Jim Morrison et il martelait qu'il trouvait en ce groupe  comme un second souffle organique, sentimental et nostalgique. Brian Ferry n'en pense pas moins, lui qui a eu à se défendre d'avoir soit-disant assuré l'accroche vocale de ces cinq morceaux qui oscillent dans un spectre de six à dix minutes. Sans parler de Ian Curtis (présent à la même soirée 'table tournante"), qui voyait le temps se répéter avec ce sempiternel passage de la noirceur à la dance glucidique.

Bref, perso, cet album m'a longuement plaqué au mur cette année. Serait-ce d'avoir vécu les époques? Au quart de tour, je suis entraîné dans le froide ritournelle. Froide et qui exhale l'amour. Enivrant, fin, frais et architecturé. Oui, j'ai aimé, sans jamais le dire!

Le label
Esprits Critiques, Pitchfork (6,1/10)

mardi, décembre 27, 2011

Stendeck - Scintilla - 9,5/10


Serais-je tardif sur la chronique de cet album, tout de même sorti en mars de cette année? Pas vraiment. C'est qu'il m'a été difficile de l'éloigner de mes listes de lecture et que je l'ai donc écouté tant et plus sans jamais avoir vraiment envie de le chroniquer.

"Grande épopée aérospatiale aux enjeux cosmiques", dit Tasca Potosina. "Pour tenter d'être un peu plus pragmatique, disons que les textures sont superbes, le rythme frénétique, renforçant l'omniprésence de la fusion et donc du feu dans cet écrin dark et spatial, mais définitivement plein d'espoir", ajoutent les Chroniques Electroniques. Ou encore Mowno :  "Aussi perfectionniste qu’un horloger, Stendeck ne laisse aucun son au hasard, mélangeant saturations gratuites et mélodies angéliques (”Feel The Flames Burning Inside Me”), breakbeat menaçant et élégance naturelle (”Catch The Midnight Girl”), violence et volupté (”Six-Door Bedroom”)…"

mercredi, décembre 21, 2011

Jhameel - The Human Condition - 9,5/10 - Gratuit


Chouette, chouette, chouette! Les petits souliers dans la cheminée ou sous le sapin ont de nouveau un sens. Par la grâce de ce gamin californien qui a à peine atteint ses vingt ans. Il en est déjà à son second album, qu'il nous propose gratuitement sur son site internet (plus exactement ici). Il joue de tous les instruments, seul comme un grand : guitare, percussions, basse, batterie, violon, violoncelle et autres trompette et synthétiseurs...


Do It Yourself? Le gamin dans sa chambre qui bricole? Et bien, pas du tout! On évolue entre le maniérisme des premiers albums de Baby Bird et la délicatesse du débutant Sufjan Stevens, sans manquer d'accrocher au passage Prince et même, - le Guardian a raison! - Gerge Michael. Certains passages sont d'une beauté redoutable, soutenus par sa voix fluette. L'émotion affleure et les vignettes catchy se multiplient, entre enfance et vie (il y a un peu de juvénilité à la Mika aussi dans ceci, mais en toute simplicité, non polluée par le bizz => le très joli How Many Lovers, ci-dessous!).

Pour ne rien gâcher, le garçon respire l'intelligence. Ainsi, (déjà) quasiment ancien militaire, il a réalisé une série de chansons illustrées chacune par un portrait photographique. Et, derrière l'ambiance apparemment douceâtre, se retrouvent un fond revendicatif et une réflexion profonde (ce n'est pas Malraux, mais ça s'appelle tout de même "La Condition Humaine", allez, je plaisante!). Tout cela est également disponible gratuitement sur son site...

A mes yeux, assurément une des très belles révélations de fin d'année. Séduit, je suis...

Son Site



Un cover de The Knife :


  The Human Condition LP by jhameel

jeudi, décembre 15, 2011

Trunks - On the Roof - 9/10


Il y a quelque chose de merveilleux dans nombre de projets dérivés, c'est leur urgence. C'est criant avec ce deuxième album de musiciens rennais (notamment originaires des groupes Chien Vert et We Only Said) rassemblés avec Laetitia Sheriff et le saxophoniste, Daniel Paboeuf.

Dès le premier morceau qui démarré en sax hurlant, cette urgence transpire : Trunks n'est pas là pour fignoler -ce qui n'empêche pas la construction- ni pour tourner autour du pot -ce qui n'empêche pas la variété. Je ne peux m'empêcher de lire dans ces cris et hurlements musicaux des références et révérences à Captain Beefheart ou Kevin Coyne. Cela étonne de la part de Laetitia? Pas vraiment, dès lors qu'on sait qu'elle est une grande chanteuse...

Ce sont les tripes qui se répandent sur ce magma sonore. Ce n'est ni très français, ni très commun. Probablement, pour les non-bégueules,  une des meilleures productions de l'année Outre Quiévrain! (Pour mémoire, mon côté du Quiévrain, c'est le Belge).

Arbobo et Heavy Mental

dimanche, décembre 04, 2011

Ga'an - Black Equus - 9,3/10


Diable, que le souffle est une belle chose! Ce jeune band de Chicago n'en manque pas. Pensez donc, ce second album (le premier, éponyme, n'était qu'un coup d'essai, une cassette -voir le Soundcloud en fin d'article- comportant d'ailleurs déjà des extraits de celui-ci) se compose de trois morceaux pour 37 minutes. Longs, autrement dit, mais qui ne s'essoufflent jamais tant le lyrisme, la puissance et l'effervescence les habitent...

Les  gamins ne manquent pas d'air. Tout d'abord, un peu comme par ironie, ils se réclament de la progressive music (voir leur myspace). Ironie dans le ton et le non-sense car ce prog serait également minimal. Il est vrai qu'on manie les références avec prudence pour éviter toutes les connotations négatives liées à ce courant musical. Première constatation : la formidable voix de Lindsay Powell. On n'avait plus entendu de pareille découverte depuis Zola Jesus. On s'inquiète beaucoup moins de la voir se noyer dans la redite future. Le trip à la siouxie de Zola Jesus est difficilement imaginable tant la voix (plus proche d'une tendance Grace Slick) est ici partie prenante de la musique foncièrement originale d'un groupe, là où Zola errait seule.

Foncièrement originale, on ne peut dire moins. Black Equus est habité d'un (le Cheval noir est le symbole de la famine dans le Livre des Révélations) lyrisme épique colossal. E-NOR-ME. L'usage de la batterie est digne de groupes comme ISIS ou Cult of Luna et on ose à peine citer Christian Vander. La basse n'est pas en reste, à louvoyer dans des plans post-funk et jazz (ici aussi, un Janick Top n'aurait pas renié). Les claviers et l'électronique participent à la création d'un son apocalyptique contemporain...

Ash Ra Tempel, Amon Duul, Popol Vuh et surtout Magma, les références ne manquent pas de classe dans ce pan respectable de la musique prog. Ga'an ne peut au premier coup toucher la perfection de ses aïeuls. Black Equus doit donc être appréhendé pour ce qu'il est, une formidable promesse pour un groupe à suivre...

A écouter sur leur My Space,  Arms They Speak, premier des trois morceaux...

On peut écouter sur Soundcloud la première cassette autoproduite (et donc beaucoup moins aboutie et qui ne peut servir de référence par rapport à Black Equus) de Ga'an en 2010.
   Ga'an - Ga'an by Records On Ribs

mercredi, novembre 30, 2011

Mark Mcguire - Get Lost - 9,1/10


Le nouvel album de Mark Mcguire, par ailleurs membre d'Emeralds (fournisseur en bijoux de la couronne ambient), est à l'image de sa pochette. Observez la bien. Elle semble neutre, magmatique et lourde. Mais perlent des détails et subtilités qui flattent et fascinent l'oeil à la longue. Proposant cinq (relativement) courts morceaux et un très long (près de vingt minutes), Mark Mcguire tapisse ses élans électroniques d'éclats guitaristiques (acoustiques et électriques, l'homme est aussi doué pour l'un que pour l'autre). L'évocation par Benzine Mag de Red House Painters et Pink Floyd des temps modernes est tout à fait pertinente aussi improbable puisse apparaître le croisement. Pour le pire peut-être demain aussi? On peut le redouter : à écouter ceci dans un divan, on prendra gaffe à faire demain dans le maniérisme exagéré!!!

mercredi, novembre 23, 2011

The Field - Looping State Of Mind - 9/10


Il serait bien difficile de terminer l'année 2011 sans évoquer un de ses fleurons, déjà sorti il y a quelques mois et qui n'en nécessite pas moins tout ce temps avant d'être chroniqué. C'est que le Suédois est un orfèvre du loop techno. Par moments, on en viendrait à se demander s'il s'agit là bien de musique ou plutôt d'une substance licite mais procurant les mêmes effets que d'autres, illicites quant à elles. Ici, aucune honte à tirer sur la ficelle : chaque morceau -et son loop de base- dispose d'un temps quasi illimité (près de dix minutes) pour créer la transe. L'effet nécessite probablement une prédisposition de l'auditeur, mais, quand entre dans le morceau, il est littéralement impossible d'en sortir. Troublant et fascinant!






mardi, novembre 15, 2011

The Experimental Tropic Blues Band - Liquid Love - 9,2/10


Le garage se porte bien. On se tue à le dire sur ce blog, c'est peut-être un des styles musicaux les plus purs et il continue à nous sortir son lot de pépites annuelles, tant par les anciens aguerris que par une armée de petits nouveaux (qu'on pense notamment aux joyeux dingots de Tic Tac Totally ou de Captured Tracks).

Pouvoir dire aujourd'hui que le groupe belge The Experimental Tropic Blues Band sort un des tout meilleurs albums de l'année dans ce genre n'en a donc que plus de valeur. La concurrence est colossale! Mais c'est mérité : Liquid Love est un brulôt incandescent, un mariage fol-dingue entre blues et Cramps, une cavalcade de clichés (qui font partie intégrante du genre) bien bichonnés et -surtout, surtout!- une montagne de plaisir, de ce plaisir séminal, si présent dans le garage d'ajourd'hui...

Ceux qui suivent The Experimental Tropic Blues Band depuis longtemps ont presque envie de dire que cette explosion était parfaitement prévisible. D'une part, depuis près de dix ans, il y avait cette expérience accumulée, ces EP et albums déjà d'une classe folle, mais parfois trop cabotins, voire candides dans leur violence. D'autre part, il y avait ces concerts, la plupart cantonnés dans des pubs où le trio jouait d'une puissance colossale et d'une joie destroy à réveiller les morts : une expérience à vivre.

La rencontre avec Jon Spencer est intervenue comme un déclic, juste au moment où le fruit était mûr! Le leader du Blues Explosion, après les avoir repéré et jaugé sur scène, a hébergé les Belges à New-York dans le studio de Matt Verta Ray (son compère d'Heavy Trash). Des prises directes (pas plus de trois par morceaux, dit-on) et brutes et quelques conseils avisés : Jon a cueilli le fruit. Et voici le résultat, le dernier carat : une des plus belles tueries de l'année. Du pur plaisir domestiqué, organisé pour encore mieux toucher et aller au but...

Plaisir à partager et folie prévisible prochainement sur scène et, pour commencer, le 25 novembre au Magasin 4 de Bruxelles (avec les Français de The Magnetix), dans le cadre du Festival Autumn Falls.

A l'époque des enregistrements studio, j'avais réalisé une mini-interview sur un site ami, celui des Nuits Botaniques.
My Space, Leur site

   The Experimental Tropic Blues Band - LIQUID LOVE by JauneOrange

mercredi, novembre 02, 2011

La Iaia - Les Ratlles Del Banyador - 9/10


On enterre les belles images des couleurs de l'automne québecois. On remise la douceur sicilienne de ce mois d'octobre. Et on revient aux affaires. Non sans avoir réfléchi à la vocation de "Little Reviews". Et être arrivé à des conclusions simples. Favoriser les vraies belles productions cachées, faire monter à la surface les perles injustement restées en fond de mer et de coquillages et, surtout, les faire connaître dans un discours concis en mettant à disposition les liens pour ceux qui voudraient approfondir et/ou écouter un échantillon. Bref, basta  le stress et les chroniques innombrables (coulpe battue), la vocation est claire en sus d'un retour à la publication de mes photos artisanales. Ce qui ne veut pas dire que je n'évoquerai pas à l'occasion ce que je pense d'albums qui tournent plus dans les Ipod et plus souvent évoqués ailleurs.

Et pour commencer, donc, une belle illustration avec ce trio catalan. Il nous sort là un des plus chouettes albums cute and twee de l'année. Une pop limpide et merveilleusement arrangée à légers coups de flûte traversière ou contrebasse électronique. Mieux, ils ont le culot de choisir leur langue, signe de belle distinction qui s'insinue simplement dans les oreilles. Ce devrait être là la vraie mondialisation musicale en lieu et place des bataillons de groupes de partout copiant Belle and Sebastian dans un mauvais anglais.

Tiens d'ailleurs, un linguiste éminent pourra-t-il peut-être m'éclairer : je trouve cette langue espagnole bien chantante, ressemblant même souvent au Portugais, à moins qu'il ne s'agisse de Catalan?

MySpace, leur site (quasi vide), le label catalan à creuser.
Spotify





jeudi, septembre 08, 2011

OBN IIIs - The One and Only - 9/10


J'ai l'impression que cela faisait des siècles que je n'avais plus entendu un tel brulôt de proto-punk. Fils des Stooges et de l'Iguane (difficile de ne pas faire le parallèle au chant!!!) et enfants putatifs des MC5, ces gars d'Austin-Texas sont tout aussi furieux que leurs ancêtres. Pas un instant ils ne relâchent la pression! Tous larsens dehors, cela n'empêche pas les compositions d'être à la fois virulentes, catchy et limpides. Comme par hasard, ils viennent d'être découverts par le label Tic Tac Totally qui, sur les deux dernières années, aura porté une grande partie des révélations énergiques, rock et garage!

My Space, Tic Tac Totally Records (où l'album est en écoute)

Aussi mauvaise soit la qualité de cet enregistrement live, ça donne envie qu'ils passent par chez nous, ces jeunes gens d'Austin!




mardi, septembre 06, 2011

Samantha Savage Smith - Tough Cookie - 9/10


Croyez-en Tonton Mmarsupilami, cette jeune chanteuse de Calgary (Canada) ne va pas rester longtemps autoproduite. Ce premier album sorti ce six septembre est vraiment trop fort et puissant. La grande voix de cette jeune demoiselle ne l'entraîne pas pour autant dans la mièvrerie musicale. Elle n'hésite pas à toucher aux registres bluesy et 'fort en gueule' et  les guitares n'ont guère de remords à saturer sur des compositions de toute beauté. On est loin de la sensiblerie si souvent reprochée aux singeuses-songwriteuse, même si la vraie sensibilité n'est pas pour autant absente. On comparerait volontiers Samantha à une Devendra Banhardt féminine, tout aussi mystique...

A suivre, pas le moindre doute, l'emballage n'ayant d'égal que le contenu!

My Space



vendredi, août 26, 2011

Luup - Meadow Rituals - 9/10


La différence fait la différence

17 membres internationaux qui collaborent à distance sous la baguette d'un Grec, c'est déjà étonnant. La musique, elle, détonne!

Finalement qu'attendre de la musique? Du neuf, du différent, du "marginal", de la surprise? Dans ce cas, je souhaiterais remercier le bloggeur francophone qui m'a mis sur la voie de cet opus et dont je ne retrouve pas le nom, même par recherche Google. Qu'il se signale et je pourrai ainsi rendre à César ce qui est conseillé par César...

Or, donc, ici -même si les informations ne se trouvent pas facilement-, on a affaire à un compositeur coordinateur grec, Stelios Romaliadis. Il a fédéré autour de son projet seize autres musiciens, parmi lesquels le saxo britannique David Jackson (Van Der Graaf Generator, Peter Gabriel, Peter Hammil), la chanteuse suédoise Lisa Isaakson (autre nom de la chanteuse psy-folk Lisa o Piu), Andria Degens (collaboratrice de David Tibet dans Pantaleimon ou Current 93) et de nombreux musiciens grecs (violons, flûtes traversières, celllo, etc).

Passons sur la thématique d'illustration de l'éloignement de l'homme par rapport à son environnement naturel, cette musique vagabonde entre tendances prog, ambient (mots dévalués mais styles porteurs), jazz et classique. On pense parfois à DAAU, mais c'est bien moins rapide et plus oppressant. Pour le reste les comparaisons ne sont pas évidentes. Les huit longs morceaux fascinent et envoutent, oscillant entre lenteur lourde (violons et cello) et rêve mou (les choeurs, le flûte indienne).

Le genre d'album dont on dit avec plaisir qu'il mérite un détour...

En savoir plus : MySpace, label

Il est possible d'écouter les huit morceaux complet sur You Tube : voir ce lien

Album preview :
   Lüüp - Meadow Rituals (album preview) by experimedia

 


lundi, août 22, 2011

Bad Sports - Kings of the Weekend - 9,3/10


Dirtnap, assurances tous risques...


Wow, presque dix ans après les Exploding Hearts, Dirtnap nous sort une des ces pépites ramonesques toujours dans le vent...

Nul besoin de longs discours  propos du second opus de ce trio originaire du Texas (qui a gagné en maturité depuis le premier, excusez l'euphémisme). Ce sont des fils fiers et sans remords des Ramones. En 14 morceaux et à peine plus d'une demi-heure, ils assènent ce mets issu d'une recette simple, faite d'une rythmique simple et d'enfer, de guitares rectilignes et aux accents minimaux,  de compostions catchy et arrogantes, de lyriques moqueurs et gras, le tout étant arrosé de quelques pintes de bière.


Quelque part entre hard rock simpliste, punk strict et pop éructée. Manquent à peine les gabba-gabba-heys et une petite batte de base-ball. Il y a même un fabuleux morceaux à la Flamin' Groovies (Ecoutez ci-dessous). Rayon comparaisons, on en restera là. Oh si, une petite dernière pour la route : The Exploding Hearts, bien entendu. Et le label, me direz-vous? Dirtnap, tiens!!!!

En savoir plus : My Space, label Dirtnap, All Music.
En lire plus : Dusted Review, Emusic, Critique de leur premier album sur Requiem pour un Twister


Ecoutez Teenage Girls
   Bad Sports - Teenage Girls by Ottawa Explosion