(Publication différée)
Après réunion en conclave de la Commission du Calendrier, le Conseil d'administration a décidé de clôturer l'exercice 2010. Little Reviews présente, par paquets de dix, une sélection de soixante albums...
Principe inchangé par rapport à la philosophie globale de Little Reviews : donner envie de suivre quelques pistes de vagabondage. Ni plus, ni moins. Ce ne sont pas nécessairement les meilleurs, mais ils sont dignes de détour. Du moins, nous le croyons.
Dans la mesure du possible, pour chaque groupe de dix albums, une variété est recherchée dans les styles musicaux...
De 60 à 50
De 50 à 40
40. Fang Island - Fang Island
Prog contemporano corsé.
Ce premier album se structure de façon très contemporaine avec ses choeurs en strates et chamaniques. Mais, derrière, le support frise le prog, un prog référencé "bonne génération", virulent et virevoltant, de Focus à King Crimson en y additionnant quelques rémugles de métal pompier.
39. Hoquiam - Hoquiam
Country urbain et fraternel.
Associé à son petit frère Drake (prénom prédestiné?), Damien Jurado livre un album d'une limpidité exemplaire. Deux guitares, deux voix très semblables qui se superposent, une microscopique couche occasionnelle d'orgue : le folk urbain est ici nu, dénoué mais en même temps tellement dense, riche et plein!
38. Faded Paper Figures - New Medium
Pop mellow ensoleillé.
Ceci est un véritable petit bijou d'électro-pop. On pense à The Notwist, à Lali Puna, voire parfois aux meilleurs moments de Hot Chip. Si on aime ce style, qu'on admet le "mellow", c'est frais et jovial, idéal pour une période de vacances. La voix féminine est chatoyante comme un rayon de soleil!
37. Tyvek - Nothing Fits
Garage rageur, fast and furious.
Tyvek frappe la cible au plein centre, rageur et furieux : 12 morceaux pour 26 minutes. In The Red a une fois de plus le nez fin! Certainement un des meilleurs albums garage de l'année...
36. Peter Broderick - Three Films Score Intakes
Pour quand les gouttes pleurent.
D longs sons de piano, un violon et quelques field recordings. Trois morceaux, sortis sur un tirage confidentiel pour un petit quart d'heure. Je les ai mis de côté pour les réécouter un dimanche où il pleut et où nous pourrons tous regarder ensemble par la fenêtre au travers d'une vitre où les gouttes s'accrochent.
35. Forest Swords - Dagger Paths
Hypnagonoique-nac.
Ce DJ de Londres a certes un fond hypnagonique (restez, restez, ne fuyez pas) mais, surtout, il déploie un son lourd et inspiré parcouru de voix et stridences. Forest n'ignore pas plus certaines souches historiques du Kraut.
34. Kurt Weisman - Orange.
Folk rikiki à gros effets.
Les pincements de guitare et de banjo sont dissonants, mais il ose en faire malgré tout certains morceaux, uniquement acoustiques. La flûte traversière fonce droit dans le talus. Le maigre synthé pue le rachitisme.
33. Hanoi Janes - Year of Panic.
Gentil bombardement de Dresde.
Ce jeune gars de Dresde a enregistré seul sur un quatre pistes une enfilade de quinze morceaux pour trente minutes. De Phil Spector à Wilson, ça pétille, ça surfe, ça rocke, ça hand clape, ça fuzze, ça bubblegommise. Tout en restant bien garage.
32. Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra - Kollaps Tradixionales.
Pas d'apostat.
Mais, tant que Zion n'est pas tombé dans la tarte à la crème "prog", cela restera procès d'intention...
31. Goonies Never Say Die -
No Words To Voice Our Hopes And Fears
Post-explosion métissée.
Les Anglais de Goonies Never Say Die ne se livrent pas à l'exercice le moins risqué. Echaffaudant sur des fondations résolument post-rock, ils construisent un album invraisemblablement épique, dont les racines plongent allégrement dans les charpentes du prog rock.