vendredi, mars 16, 2012

Dix albums sous-estimés en 2011 : Happy Particles - Under Sleeping Waves

2011 : pas trop envie, cette année, de sacrifier à la tradition du best of annuel.

D'une part, cela a été fait et même très bien fait par nombre de confrères. Je vais d'ailleurs m'attacher à recenser tous les liens vers ces Best. N'hésitez donc pas à me transmettre les coordonnées et liens pour que je ne rate pas le vôtre (de Best Of).

D'autre part, et même si je n'aime guère globalement ce genre de posture, j'ai l'impression que 2012 est en train de démarrer comme 2011 s'est clôturé. Il y a très, très peu d'éclats majeurs. Constatation à double facette : un, les groupes qui ont déjà -un peu - de tonneau (deuxième, troisième albums) nous proposent des productions au mieux convenables, souvent décevantes. Faites le test auprès de quelques blogs : les notations à 6/10 sont légion, sur rengaine de "rien-de-très-transcendent-chez-les-anciens" et il est bien plus agréable de se ressourcer auprès de 'nouveaux' groupes (sans non plus exagérer la portée de la nouveauté)...

Bref, pour ma part, plutôt que de chercher des classements qui se recoupent les uns les autres, je préfère, quand je suis lecteur, qu'on me propose des choses qui me sont inconnues. Et, quand je suis de l'autre côté de la machine à faire des lettres, mots, phrases et textes, j'aspire à proposer des albums moins connus et à les sortir d'une injuste absence de notoriété. Ce sont des efforts qui se complètent dans le sens de la découverte...

Allons-y donc pour revenir sur dix albums 2011 "underated" comme disent nos amis anglophones...
 
 Premier album de la série "Underated 2011" :

Happy Particles - Sleeping Waves


Ces six joyeuses particules écossaises ont attendu le le 25 décembre pour sortir cet album autoproduit. C'est une raison importante supplémentaire de le retenir dans la sélection : Under Sleeping Waves se retrouve sur Bandcamp, LE mode de diffusion qui s'est singularisé en 2011 et a permis à quelques groupes de se faire connaître (notre rubrique Bandcamp compte déjà près de 30 références).

Happy Particles, ce sont deux guitares, deux basses, une batterie, un piano et un saxo en formation de base (et des compléments de violons, violoncelles et glockenspiel). L'équipe tisse des pièces musicales parmi les plus abouties qui puissent s'entendre de la part de débutants. On évolue ici dans un monde vaporeux et planant souvent visité par certaines troupes écossaises. Les morceaux se conçoivent sur la longueur et leur composition relève donc le plus souvent de musiciens très expérimentés. Mais Happy Particles aiment faire mentir ces généralités...

En même temps si chaude et glaciale (peut-on parler de shoegaze ambient?), leur musique s'approche des cousins islandais de Sigur Ros. La voix et l'inspiration imposent massivement la comparaison avec les débuts du groupe de rejkajvik. Au volet des comparaisons, on ne peut également qu'évoquer les coreligionnaires américains de Pinback (la limpidité musicale et la précision ouatée) ou d'Antlers.  L'héritage post-rock glacial et shoegaze rampant est lui aussi omniprésent.

Chaque morceau est une construction fragile, constituée de jalons et de terrasses successives sur le chemin du paroxysme. Empty Circle en est une superbe démonstration où on ne sait trop qu'admirer le plus de la maîtrise ou de la sensibilité. Comme dit le magazine Scotman Radar : ...a ten-track collection of dreamy, shimmering pop. The band has a deft hand in layering up their music (something Remember Remember fans will be familiar with) and mix shoegazy potential singles with slow burners like the mentioned ‘Classes in Silence’.