Grande classe
Comme je disais l'autre jour à propos du label NewAmsterdamRecords et de Sarah Kirkland Snider, il y a des oeuvres sur lesquelles on souhaite attirer l'attention sans en être nécessiarement tombé raide mort amoureux. Avec ce premier album de Victoire, c'est le coup de foudre intégral. Probablement parce que Victoire crée une fusion complète et aboutie entre instruments et langage classiques et structures musicales contemporaines et électroniques.
Comme l'ont déjà démontré les Belges de DAAU et, dans d'autres registres, les folkeux finlandais ou Grouper, les instruments acoustiques à vent et à cordes permettent de créer des structures et ambiances musicales qui n'ont rien à envier au post-rock. Dans un mimétisme étonnant, contrebasse, violon et clarinette se combinent avec les deux keyboards et autres boîtes électroniques (dont l'usage fait parfois penser à Four Tet, version minimaliste).
C'est le grand charme de Victoire : pas question ici de juxtaposition, mais bien d'une approche neuve où l'électronique occupe une place de premier choix et fusionne avec les instruments classiques. Les cinq femmes (dont la compositrice Missy Mazzoli) créent la dernière touche par l'adjonction de voix dramatiques et/ou trafiquées.
En un mot comme en cent, comme l'écrit Pop Matters (chronique à lire) : "This is a band with the air of the classical or chamber-rock, but it is also one not far removed from a similarly complex indie band as Sigur Ros".
Cathedral City