jeudi, juin 04, 2009

Thee Oh Sees - HELP - 8,4/10

Brouillon-Bouillie-Bouillon

Trop souvent, les groupes garage confondent "brouillon" et "bouillie" sonore. L'absence et/ou le refus de production élaborée vise à préserver spontanéité et fureur. Elle ne doit pas occulter pour autant la nécessité de la mélodie et de la composition. Et trop souvent, on se retrouve face à un Maström inaudible (ou alors audible après plusieurs écoutes comme dans le récent Japandroids).

Les meilleurs albums garage ne répondent-ils pas à cette évidence de la nécessité d'avoir une bonne chanson pour ne pas la noyer? J'en suis certain et je ne citerai que deux références logées dans des tiroirs fort différents de la commode classification garage : le somptueux Rubber Factory des Black Keys et le spectaculaire Veni Vedi Vicious des Hives. La fureur brute et la puissance directe sont là, mais, derrière, quels formidables hymnes! Quelles compos! Quelles perles de chansons létales...

Thee oh Sees, avec son deuxième album dans le tiroir des Cramps, réussit ce qu'il a raté dans son premier. Cette fois, malgré les fuzz, les saturations, les larsens modulés, les réverbs d'amplis vintage, les caisses claires, les morceaux explosent aux oreilles. Dès la première écoute, on accroche. Et on a envie d'y retourner. Il y a même un morceau avec de la flûte traversière (Meat Step Lightly). Enfin, je crois...

Le Myspace de Thee Oh Sees
(Si vous n'écoutez qu'un morceau => Ruby go home, le plus long de l'album avec un très joli délire crampesque...)