Quand les parapluies auront des plumes!
Ils nous apparaissent comme d'éternels suiveurs retardataires. Cela ne les empêche pas de participer à nos aigreurs, stupeurs et torpeurs. Mon émotion (à moi)...
Ces derniers égarés à mes oreilles (Beirut par çi, Beirut par là), Devotchka se retrouve quasi seul au quartier maître du style. Des parapluies lui ont poussé au bout des bras. What The Fuck? Cet élan de gravité extraordinaire pour le groupe de Denver intervient pile poil au moment ou Sufjan -lui- miracle! vient d'hériter de vraies ailes, immenses, probablement vrillées de stupidités, mais o combien plus spectaculaires que ces deux parapluies dont les baleines semblent avoir souffert...
J'eusse pu, moi seul, gratifier ce meilleur des albums de Devotchka d'un 10/10. Car sa grandeur et son cinématisme m'ont accompagné en première classe sur un train Liège-Bruxelles. Je suais et le monde défilait autant dans le casque qu'au bord du train alors qu'il ne me semblait plus guère destiné.
L'écoute s'est terminée dans Bruxelles, dans les buildings, la tête levée malgré le poids du casque. La tête dans un monde terrifiant où chacun poursuivait sa course malgré ma lenteur à moi. Des choses qui ne se partagent pas. Il vous est donc probablement impossible de comprendre ô combien, à ce moment, la musique de Devotchka tournoie sur elle même dans un lyrisme fou et vrille les coeurs fragiles...
Autres chroniques : Esprits Critiques, Satusamer, Pitchfork (5,3/10, c'est normal quand on a jamais pris le Liège-Bruxelles!)