Le style de la singer-songwriter est pour l'instant (et de tout temps) vachement couru! Et il n'est jamais simple de trier entre les unes et les autres pour attribuer des prix (hautement subjectifs) de qualité. M'est avis que Little Scream fait partie de la short list à pouvoir revendiquer la mise en évidence.
Pourquoi? L'explication vaut ce qu'elle vaut, mais Laurel Sprengelmeyer pointe en sa faveur une musique complète qui dépasse l'enfilade de bien jolies chansons bobo à la Agnes Obel, Hannah Peel et autres chanteuses de service (ce n'est pas que j'aime ou pas celles-ci, au contraire, voir la review d'Hannah Peel). Elle varie les registres vocaux mais aussi -surtout- musicaux avec des moments plus tendus et blues (Guyegaros), aériens et sylphides (People is Place), pop harveyens (Red Hunting Jacket), voire plus menaçants (Cannons).
On obtient ainsi un vrai album divers et fort et un univers qui ne se limite pas à une seule face de kaléidoscope. Et on n'est pas loin d'en attribuer au moins pour partie le mérite à ceux qui entourent Laurel. Pas Hardy, non, mais la crème de la poutine : Richard Reed Parry (Arcade Fire et véritable "parrain" de cet album), Becky Foon (Silver Mt. Zion), Patty McGee (Stars), Sarah Neufeld (Arcade Fire, Bell Orchestre) ou Aaron Dessner (The National). Ca doit aider tout de même, non?
Très chouette présentation/inteview sur emusic (en anglais).
Captation live lors d'un concert en Zénith (la voiture) :