Certains artistes produisent à un rythme de sénateur. Ou plutôt à celui d'un artisan et de sa belle ouvrage. C'est le cas de Caroline, alias Caroline Lufkin, originaire d'Okinawa, par ailleurs membre à part entière du post-pop band Mice Parade.
En 2005, elle avait sorti dans l'indifférence générale le très beau Murmurs.
Son style, certes plus innovant et moins couru à l'époque était acquis : voix enfantine mais lascive sur fond électronique léger et glitché, à l'occasion agrémenté par l'apparition d'instruments mis en exergue le temps d'un morceau (trompette, piano, ...).
Le monde n'était guère éloigné de celui d'Emilie Simon, mais un cran au-dessus au niveau de l'interprétation vocale, aurait-on tendance à ajouter (sons trop redouter les gémonies).
Six ans plus tard, Caroline revient. Toujours discrète, sur la pointe des pieds puisque cet album est sorti depuis janvier sans que les foules s'en émeuvent. C'est tant mieux. Mais elle mérite mieux. Car, dans son genre ceci est une pépite dont toutes les facettes sont taillées avec un grand soin. Précis et poétique, prouvant que précision et perfection de l'interprétation ne sont pas toujours synonymes d'annihilation de la sensibilité (blerie?).
La note de 7,7/10 est donc, bien entendu -et comme toutes les notes!-, à prendre avec son grain de sel et sa poussière de piment d'Espelette. Les vrais amateurs du genre ont tout avantage à se précipiter. Ou à l'acheter pour la prochaine Saint-Valentin. On peut penser effectivement que, d'ici là, ce Verdugo Hills ne sera toujours guère plus connu et restera donc un excellent cadeau surprise (Bonux)...