Ici -mais encore plus sur d'autres blogs-, j'ai déjà eu l'occasion de participer à des conversations autour de ce thème : la place de l'histoire personnelle de chacun de nous dans ses rapports avec le rock. La part de la nostalgie et des cultes qui s'installent, le rock étant par essence une musique adolescente d'émotion juvénile. Les rapports qu'on peut entretenir avec un Vander Graaf Generator, des Sex Pistols, Joy Division, Nirvana ou Antony and the Johnson sont indéfectiblement marqués par l'instant. Quand les avons-nous rencontrés? Dans quelle phase de notre vie?
Ainsi, malgré ma passion continue pour le rock, jamais, je n'aurais la prétention d'avoir réellement goûté à l'importance d'un Nirvana. Je peux imaginer, faire preuve d'empathie et "me mettre à la place", cela ne changera rien au fait que je l'ai écouté à 30 ans et pas à 16 ou 18. Ce n'est d'ailleurs pas à moi que Kurt Cobain s'adressait...
Revenons à nos moutons. J'ai donc plus de 50 ans. Et Van Der Graaf Generator est un de mes tout premiers concerts. J'avais 14 ans, c'était à Charleroi pour un grand anniversaire des Jeunesses ouvrières chrétiennes. Ceci me ramène au propos. A Grounding In Numbers est-il un bon Van Der Graf Generator?
C'est déjà le bémol : d'abord, pour moi, ce n'est pas un vrai Van Der Graf Generator. Mon VDG à moi était habité par son saxophoniste. Je le vois encore déambuler, comme si c'était hier, avec ses trois saxophones en bandouillère. L'importance de l'instant, disais-je : historiquement, je viens de vérifier, le saxo n'a que très temporairement marqué la vie du groupe.
Mais c'était mon instant, celui du saxo!
Retour à nos moutons, bis. Est-ce un bon VDG? Réponse facile : un artiste immense comme Peter Hammill ne devient pas un nain en vieillissant! Et d'aborder l'écueil suivant! Mais, madame, Van Der Graf Generator, c'est du progressif! Bing, autre dada historique! Que ce soit dit, je fais partie des plus farouches opposants du prog, ayant intégré en fin des années 70 les bataillons punk. Sur ce coup-là, on rit et on se moque. M'en fous. Je laisse pisser car, pour le coup, c'est moi qui avais 18 ans en 1977!!!
Et me voilà si mal placé entre premier amour et répulsion progressiste (quoique!) pour juger si le son de cet album est dépassé. Quoique je sois convaincu qu'il s'agit bien de prog léger! Et j'aime. Mais, j'attendrai. Je me suis arrangé pour dégainer le premier. Et ne finalement rien dire. J'aimerais bien (défi!) lire prochainement d'autres avis. De jeunes gens qui n'avaient pas quinze ans au début des seventies...
Excusez-moi, j'ai des insomnies, je radote. Je ne le ferai plus!
