lundi, mars 28, 2011

Slapp Happy and Henry Cow - Desperate Straights - Culte


L'occasion fait parfois le larron. Ainsi, Emusic vient de faire un peu de promo à ce chef-d'oeuvre oublié, via un excellent article. Ce n'est pas peu dire car l'affaire nous ramène plus de 35 ans en arrière, ce Desperate Straights ayant été publié en 1975.

Or, donc, auparavant, il y avait deux groupes. D'une part, Slapp Happy, groupe d'Hambourg, férocement intellectuel, mais pratiquant néanmoins l'avant-pop, autrement dit de petits morceaux simples et directs quoiqu'expérimentaux. De l'autre côté, Henry Cow, band progressiste de Cambridge, fortement guidé par le jazz, le classique, le kraut et bien entendu aussi le rock.

En fusionnant, les deux équipes se lancent le défi de cet album constitué de 13 morceaux d'un format de deux à trois minutes (à l'exception du dernier, quasi impénétrable, bon sang expérimental ne peut mentir!). Et la lumière fut! Une des rares productions "pop prog" de l'histoire voit ainsi le jour. Un OMNI intemporel : utilisation d'instruments classiques (ne fut-ce que cet incroyable basson!), accents théâtraux à la Kurt Weil accentués par l'accent germanique de Dagmar Krause, mais surtout grande musicalité et accessibilité un rien clonwesque.

Les Henry Cow et autres Slapp Happy furent entraînés dans la furie anti-prog de la fin des années 70. Ce qui ne manque pas de fasciner car certains de leurs coreligionnaires et compagnons de jeu de l'époque sont devenus culte bien plus tard (Faust et Robert Wyatt pour ne citer qu'eux) alors que les grosses vraies baudruches prog Pink Floyd, Yes, Emerson Lake and Palmer et autres Génésis n'eurent jamais à s'en ressentir...

Avec de délicieux clips :



Et pour le fin du fin, Henry Cow en concert en Suisse. Ambiance d'époque assurée! Ca ne commence qu'après 40 secondes. Henry Cow, seul, c'est un peu plus raide. Mais superbe morceau qui, sur le double album live, s'étend sur 22 minutes.