OMNI = Objet Musical Non Identifié. A traduire en gros par "Mérite l'écoute tant ca diffère". On aimera ou on haïra, mais il faut au moins jeter une oreille!
On l'avait déjà écrit à l'occasion de la sortie du LP Florine en fin d'année 2009, Julianna Barwick a des allures d'OMNI alors qu'elle a recours finalement à une technique fort évidente mais guère si courue que cela : elle utilise sa seule voix comme vecteur musical et, à force de loops et traficotages multiples, elle en compose un sidérant tapis qui a quelque chose des voix bulgares sans la ligne claire.
Ouatées, vaporeuses et hallucinatoires, ses constructions voient s'enchevêtrer procession féminine clarisse, chateau de carte vocal cistercien et nage en eaux troubles et réveuses. Comme sirènes au large de Capri, Sorrente et Naples. C'est du pas souvent entendu, pas pris. La demoiselle évite facilement l'écueil homérique principal qui serait d'attirer vers des esquifs ambient les auditeurs de cette Odyssée. A contrario, parfois trop vaporeux, le conglomérat chantant prend un accent parodique et flottant trop proche de l'hypnagonie. Mais cela se pardonne...
Au bilan, des chants qui tiendront ligoté au mat tout disciple averti de Circé...
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