Deux albums que je regroupe certainement abusivement! Le prétexte qu'ils sont féminins, expérimentaux, difficiles à décrire par simples comparaisons avec d'autres artistes, confidentiels et appelés à le rester est effectivement léger pour les assimiler. Mais, en même temps, il est vrai que leur nu-folk tronic opère et séduit de même manière, fascinant l'auditeur, l'engourdissant et l'entraînant dans une ronde lancinante. Et puis aussi, toutes deux s'expriment également dans les arts graphiques et réalisent elles-mêmes leurs covers.
La première de ces dames, Ô Paon (Geneviève Castrée dans le civil) est québécoise francophone et chante dans sa (notre, donc) langue, avec un accent particulier (pas spécialement québecois d'ailleurs). Même si, ici, elle a travaillé au studio de GSY!BE, la construction de sa musique est résolument solitaire, noire et lugubre. Les répétitions et loops construisent un entrelac givré d'où émerge une voix qui n'a rien de virtuose. Comme une Fursaxa francophone croisant les noirceurs (mais quand elles sont sans furie) de Constellation. Autant dire donc que l'effet joue sur l'ambiance et la capture. Je le suis, captivé...
Très bonne critique (8/10) de l'américain Tiny Myx Tapes, Son site
Nalle, elle, est écossaise. Liée, semble-t-il au petit monde des folkeux bizarroïdes locaux, affiliée au psych-folk façon finlandaise (j'imagine que ce n'est pas pour rien que son nom est Hanna Tuulikki), son exercice musical n'en est pas moins orienté vers l'Orient, l'Indonésie ou le Japon. Tant la façon de chanter que l'approche des instruments (mais, parfois, en structure décalée comme cet harmonica sur le premier morceau) y réfèrent. Album varié au cours duquel, parfois, il faut parfois résister à la sensation d'être au restaurant chinois et quelques instants plus tard, accepter de glisser vers l'expérimentation...
Le morceau titre (Wilder Shores of Love - en écoute sur le Myspace) est superbe croisant cette voix chinoisante et à une voix masculine.
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