mardi, décembre 07, 2010

Seafieldroad - There Are No Maps For This Part Of The City - 8,2/10

Voilà une terre musicale qui, toute élémentaire qu'elle soit, n'est plus guère fréquentée par les hommes : s'asseoir seul derrière un piano Stenway et chanter et, ensuite, mais ce n'est qu'accessoire, habiller de quelques accompagnements supplémentaires. Il faut dire que le domaine est risqué. Justement à cause de ces quelques accompagnements (ici, sont parsemés de ci de là, synthé, orgue, choeurs féminins, doublement de la voix, violons, violoncelle, melodica) qui, s'ils sont trop nourris, font facilement basculer dans la sensiblerie, le romantisme ridicule, voire la niaiserie.

Andrew Eaton ose l'aventure. En vacances de son groupe electro-pop Swimmer One (dont j'avoue qu'il m'est inconnu), l'écossais réalise un superbe opus dans le domaine de la pop mélancolique (adult pop est tellement réducteur). Selon les moments, les ambiances raccrochent l'auditeur à quelques grands qui se sont déjà livrés à l'exercice, comme John Cale, Brian Eno ou Stuart Staples (Tindersticks). Chacun des morceaux pourrait composer l'intermède calme d'un album de REM. Pas d'illusion, il n'est pas imaginable de révolutionner le style. Mais, avec sa voix pleine, Andrew Eaton échappe à ses syndromes destructeurs les plus communs : l'exercice de style vocal et la tarte à la crème instrumentale...

En plus, quel beau titre et quelle belle pochette...

New Band of the day de The Guardian, Bandcamp de l'album (écoute), Herald Scotland, un blog écossais 17 Seconds.

Ecoute (et chargement gratuit de deux morceaux) : There Are No Maps for This Part Of The City