Vieux pote fragile
Troy von Balthazar est l'hawaïen à qui certains avaient promis une carrière ravageuse, simplement parce que son groupe Chokebore (recomposé récemment pour quelques concerts) avait fait la première partie de Nirvana. Pas grunge pour un sou (à l'époque d'ailleurs, non plus), toujours aussi fragile et mal à l'aise, Troy va entreprendre une tournée où il ne faudra surtout pas manquer la plupart de ses prestations dans des clubs et micro-salles. En hors d'oeuvre, un second album solo attendu cinq ans (même si sa discographie compte quelques publications parallèles).
S'éloignant d'une veine exclusivement folk où il aurait pu se fourvoyer, il nous revient avec des chansons intimistes et dépouillées mais qui se rebranchent parfaitement à l'électricité (comme le fragile et grinçant In Limited Light ou le terrible et désespéré Communicate). Un album sensible. Un album d'auteur. Il y a des artistes -et c'est tellement subjectif!- dont on a l'impression qu'ils nous accompagnent comme de vieux potes (et vice-versa). Troy von Balthazar fait partie de mon cercle privé personnel...