Au bord du précipiceA l'image de sa cover, cet album est une colossale putasserie. Dès la première écoute, sa grossièreté saute à la gorge. On reste pantois, interpellé et, par instants, on s'attend à ce que "Les Inconnus" débarquent pour un scketch pastiche où ils se déhancheraient comme on faisait du temps de la Cold Wave. Tout est trop gros dans cette synth-pop dark. Et, honnêtement, ça fait mal de se dire que l'inspiration d'une telle musique, c'est Joy Division ou New Order première époque. Un peu comme si on traînait la musique de Ian Curtis pour faire le beat à la kermesse au bord de la piste des autotamponneuses (autoscooters?). Une forme de "J'irai cracher sur vos tombes" musical...
Le sommet de la caricature est atteint avec un titre comme The Trees Grew Emotions and Died. Les gars, plutôt issus du hardcore, et la chanteuse (ex-XiuXiu) réussissent à nous emmener avec eux au bord du trottoir...
Et puis voilà, s'enchaînent un seconde, une troisième, une quatrième, une cinquième écoute. Et, zut, tout ça est incroyablement catchy. On résiste pour ne pas y entrer. On lutte. Mais, quoi qu'on y fasse, eux, ils savent y faire. Trois à quatre tracks s'inscrivent à jamais dans le neocortex contre notre volonté!
Au final, j'hésite entre la côte d'exclusion (3 ou 4/10) car la première impression reste valable et la côte d'excellence (9/10) pour cette capacité à coller aux oreilles. L'une et l'autre auraient l'avantage d'attirer l'attention. Et finalement, je me résous à la note de 5,9/10, celle qui, par définition, exprime une certaine indifférence. On l'aura compris, cela reflète assez mal le fait que cet album me semble devoir être écouté par simple goût du malaise!
(Initialement autoproduit, juste édité par Matador)
Ceci est une version très allongée et moins efficace que celle de l'album :
