mercredi, octobre 07, 2009

listenlisten - Hymns From Rhodesia - 8,4/10

Cow-boys gothiques

Cette musique sent bon la poussière du désert et le délire du grand Ouest. Tous ceux dont l'arcade se relève quand sont évoquées les grandes oeuvres du gothic country et du mystique americana vont devoir ouvrir les oreilles. On navigue ici entre les meilleurs moments du slow core style Songs: Ohia ou Smog et les phases les plus apocalyptiques de quelques prêcheurs mystiques de la musique populaire américaine à la Jim White ou du style Rock Plaza Central et 16 Horsepower.

Bref, ici, le banjo, le violon ou la trompette ne sont plus de gentils instruments pour la quadrille, mais des engins d'angoisse, renforçant des voix de cow-boys au bord du décrochage. Cela n'a rien de folklorique. C'est prenant et talentueux. On se paie autant le morceau paroxystique (When The Man Comes), que la ballade décalée d'un ton et demi qui fait penser à Wyatt d'autant que deux trompettes discordent derrière (If I Leave) ou encore l'immense morceau qu'est Safe Home, Safe Home In Port : une ritournelle à la trompette, deux accords de guitare, une voix décharnée, un banjo qui rapplique.

Pour la petite histoire, le chanteur de listenlisten a découvert un recueil de chansons d'église du dix neuvième siècle et les a adaptées. Comme dit Emusic : Call it Songs in the Key of Death: after finding an old book of church hymns from the mid-19th century, Houston singer-guitarist Ben Godfrey retooled the songs to make them modern-day dirges for some kind of impending apocalypse. And with spiritual meditations on war ("A Little"), back-breaking labor ("Funeral Dirge/Burial Service"), and decaying flesh ("The Body"), these gothic folk-rock tunes prove that the things that scare us haven’t changed much since the days when the Devil still wore pantaloons.

Pour conclure, j'imagine que ce n'est pas par hasard qu'ils se sont appelés listenlisten (et même parfois listen! listen!) : c'est une musique qui se mérite. Faut plus d'une écoute! Et, après, on ne parvient plus à se décoller...

Je vous dis, ils sont dingues (à noter que c'est un ds morceaux les plus "présentables" de l'album, donc pas absolument représentatif) :


My Space
Bel article anglophone dans Treblezine : The Houston-based trio plays a rustic and sinister brand of Americana, one looming with funereal dread while set ablaze from plucked banjos and pounded piano keys. It's old-timey and creepy, and because of that, it's a sonic treat.