jeudi, septembre 03, 2009

Riechmann - Wunderbar - Réédition - Chaudement recommandé

Chaînon manquant

Le label Bureau B a la bonne idée de rééditer Wunderbar de Wolfgang Riechmann, initialement sorti en 1978 dans l'indifférence générale encore certainement accentuée par le fait que, trois semaines après la parution, l'artiste a perdu la vie, agressé et poignardé en rue par des ivrognes...

Perso, je n'avais jamais entendu parler de ce disque. Pourtant, Wolfgang Riechmann n'était pas n'importe qui. Il était un des membres du Spirit of Sounds Group aux côtés de Michael Rother de Neu! et de Wolfgang Flür de Kraftwerk, deux musiciens et deux groupes qui ont marqué l'histoire du Kraut et de la musique électronique allemande.

Historiquement, comme l'explique PopMatters dans sa chronique, il y a un intérêt majeur à ce disque, à savoir qu'il est un genre de chaînon manquant entre, d'une part, l'école de Dusseldorf, Kraftwerk, ses rythmes robotiques et secs de plus en plus orientés vers une danse désincarnée et, d'autre part, l'école de Berlin, Tangerine Dream, Klaus Schulze, les nappes infinies de synthétiseurs et ces interminables divagations romantiques. A l'exception du premier morceau (Wunderbar, un peu trop spaghetti, voir plus bas) Riechmann atteint une fusion d'une très grande beauté, dans un monde science-fictionnel, glacé de bleu comme la pochette de l'album.

L'intérêt n'est pas que passéiste. Ce qui étonne le plus, c'est que cette musique à base de synthétiseurs analogiques est d'une extraordinaire modernité. N'ayant pas le vocabulaire ni les références nécessaires, je laisse la parole à Emusic : "Himmelblau" rides a textbook, driving Krautrock pulse—the same beat Stereolab would later borrow from Neu!—but renders it in a glistening wash of synthetic strings and childlike, wordless vocals. "Weltweit" spins plucked arpeggios so fast they begin to blur into a single, flickering form, anticipating the ambient disco pyrotechnics of Lindstrom and Prins Thomas. Twangy guitars and whistling leads slyly reference spaghetti westerns on the title track, which shuffles along on the loping boogie groove that Cologne's Kompakt label would canonize as Schaffel, two decades later.

Chouette clip vidéo d'un "amateur". Mais morceau incomplet. Pour le morceau complet (comme tout morceau de 9 minutes, on le juge difficilement en deux) sans images : You Tube