jeudi, mai 03, 2012

Screaming Females - Ugly - 9/10


Il n'y a décidément aucune logique au phénomène qui empêche certains groupes de passer l'Atlantique! Ainsi, malgré les avertissements de certains, leur quatrième album et premier à sortir de la catégorie de l'autoproduction, Castle Talk était ici resté complètement inaperçu, méritant ainsi un titre incontesté de meilleur album injustement ignoré de l'année 2010.

Si ça continue,  on est bien parti pour repasser le couvert en 2012 avec le pourtant tout aussi extraordinaire Ugly. The Screaming Females conservent fièrement le cap, toutes guitares dehors et hurlements devant. Marissa Paternoster, toute petite bonne femme, occupe toujours l'avant de la scène de sa voix é-naur-me (on peut à la rigueur admettre que certains ne supportent pas son vibrato) et de sa guitare dont elle une véritable virtuose. Derrière, basse et batterie assurent un support d'enfer où, très souvent, on retrouve l'héritage de Black Sabbath...

C'est le moment où il faut bien torcher l'affaire pour éviter la fuite que pourrait provoquer l'utilisation du vocable métallique. Car ceci n'est pas du Metal, même si ça en est aussi, au même titre que c'est (et ce n'est pas) du punk, de l'alternative indie ou du grunge. The Screaming Females sont uniques et se reconnaissent aux premières notes. Et continuent, même sous la production d'Albini, a distiller un formidable mix de révolte, de joie et d'exubérance adolescente. Dans une année où le son indie se noie littéralement dans l'ennui, c'est l'heure de l'alternance et du retour aux fondamentaux de l'essence rock.

Leur site


Cette fois, la presse américaine, elle suit le mouvement : déjà 16 critiques répertoriées sur Metacritic pour une moyenne folle de 84/100, pas loin de ce qu'on peut appeler l'unanimité...  

Dont Pitchfork : The band's sound has always been characterized by frontwoman Marissa Paternoster's fiery howl and brutal guitar work, the latter of which has garnered her "Best Guitar Shredder" distinctions that never feel hyperbolic. Ugly puts a newfound emphasis on songcraft and sustained momentum. Paternoster has always been an astounding guitarist and performer, equal parts J Mascis and Carrie Brownstein; her songwriting is finally entering the ring.
(Sur le coup, Pitchfork me devance d'une semaine. Mais je n'étais pas peu fier de les avoir précédés en 2010 de quatre mois pour la découverte du trio de Brunswich).

Ou Paste MagazineThe name “Screaming Females” is not as much a band name as an upfront statement for first-time listeners that might read “Warning: This album contains off-kilter vocals, gnarly guitars and layered tracks of one screaming female.”



Pour les excellentes vidéos précédentes, c'est ici...