Dans mon estime, le rock a toujours eu une dimension contestataire et subversive. Les autres dinosaures qui en pensent autant ont donc toutes raisons de désespérer de la situation actuelle de notre bonne musique, coincée entre revivalisme et consumérisme. Une information parmi d'autres. Imaginez, hier, j'ai reçu un mail m'invitant à faire savoir -un communique de presse, quoi!- qu'une marque de fringues soutient le prochain album de Gravenhurst, The Ghost in Daylight. Voilà, c'est fait...
Gravenhurst n'aurait pas eu l'honneur de cette citation si, aujourd'hui, je n'apprenais quasi en même temps que trois jeunes russes en grève de la faim vont rester en prison un mois de plus jusqu'au 24 juin (Moscow Times du jour). Leur crime? Avoir, quelques jours avant l'élection présidentielle, profané Christ-le-Sauveur, Cathédrale orthodoxe de Moscou. Elles y ont mis en scène et chanté une prière punk ("Sainte Vierge, Chasse Poutine!"). Les Pussy Riot ont ainsi offensé non seulement le pouvoir de Vladimir Poutine mais aussi, dans la foulée, l'Eglise qui désormais le soutient. Le Patriache Krill a hurlé à la profanation et exigé les poursuites.
Les jeunes femmes (dont deux mères d'enfants en bas âge) sont donc en prison, accusées de "hooliganisme", crime punissable de 7 ans de prison. Alors, à choisir entre écouter le prochain Gravenhurst et perdre un peu de temps pour parler des déboires des punks russes, le choix est vite fait. Libérez NadiaTolokonnikova, Maria Alekhina and Yekaterina Samusevich! Au passage, le cynisme du tribunal moscovite atteint des sommets puisque les trois punk restent en prison au motif de les protéger d'éventuels actes criminels dont elles pourraient devenir la cible!
Une autre manifestation contre Poutine :
