dimanche, mars 11, 2012

Zita Swoon Group - Wait for Me - 7,8/10

Stef Kamil Carlens, bassiste originel du dEUS, poursuit le chemin original depuis sa sortie du groupe belge. Aventureux -par exemple dans ses projets liés à la chorégraphie-, identifiable quasi immédiatement grâce à sa voix à la fois cassée et chaude, l'Anversois aborde ici la world music ou la fusion avec des musiciens griots du Burkina Faso...
La plupart des critiques parlent d'une fusion élégante, réussie et complète. Après écoutes répétées, j'ai l'impression que Zita Swoon s'est simplement trouvé des accompagnateurs. Ce qui est déjà une fort belle réussite!

En fait, donc, l'Anversois a pris la route du Burkina Faso à l'initiative d'une association non gouvernementale flamande. Le petit voyage devait durer quelques semaines, il s'est allongé tout au long de deux ans durant lesquels la collaboration s'est installée avec les artistes burkinabé, à savoir Mamadou Diabaté Kibié au balafon et Awa Démé au chant (féminin).

Restait à faire cohabiter les deux musiques et, en l'occurrence comme le disait Stef Kamil Carlens dans une interview que je ne retrouve malheuresement plus, marier une musique -la sienne- pop et à tendance linéaire alors que le blues mandingue qui, lui, a tendance à évoluer en grandes circonvolutions répétitives. C'est une réussite. La voix de Carlens est littéralement magnifiée par cette approche et portée par ses accompagnateurs.

Néanmoins, il ne faut pas s'y tromper, Carlens est plus que jamais le centre de ce qui n'est plus un groupe, mais bien un collectif, ouvert à toutes aventures créatrices. En quelques mots, en ouverture de son site : "Zita Swoon is a Belgian collective located in Antwerp with Stef Kamil Carlens as artistic leader and musical director that re-invents itself frequently and drifts through intuition and experiment". S'y noyer n'en est que plus beau.

Reste une immense incertitude pour moi : n'ayant pas assisté aux représentations publiques (lire ici des comptes-rendus francophones), il m'a semble que l'album -près d'une heure d'écoute- présentait quelques longueurs alors que mon petit doigt et mon feeling me laissent penser qu'en live, l'incroyable capacité hypnotique de la musique africaine doit compenser et tuer l'ennui...

Le site du collectif
Le Vif, Interlignage, Le Soir