Winfred E. Eye, combo d'Oakland en Californie, en est à son quatrième opus. Bénéficie-t-il du courant qui remet les projecteurs sur un folk intimiste? Certes, on peut y voir un effet Bon Iver. Mais, en même temps, le fil est assez conventionnel. Sans la noirceur, on pense à Vic Chesnutt. Ce n'est pas peu dire pour recommander un album!
C'est le blog québecois Emoragei qui met ce groupe et sa production en avant. Comme leurs morceaux sont sans fioritures ni falbalas, Winfred E. Eye ne vous convaincra pas benoîtement en première écoute. Par contre, si vous êtes conscient de la nécessité de multiplier les écoutes de ce genre de musique, allez-y, vous pouvez y investir votre temps : au bout du temps, la récompense sera là sous forme d'une addiction à des morceaux qui vous auront progressivement séduits et accrochés...
La conclusion aux confrères québecois : Winfred E. Eye a le bon goût de varier les ambiances : ils nous servent de doux et vaporeux folks comme le font Neil Young ou J.J. Cale (Burning Alone) avec de petites touches électriques ou tex-mex. La livraison vocale, personnelle et désarmante rappelle parfois feu le magnifique Vic Chesnutt, le désespoir en moins. Quand ils prennent une touche plus rock, on hume des parfums de Calexico (Froze Hem) ou Herman Düne. De plus, les gars disposent d’un bon sens de l’humour, comme sur Why Me, où il demande à sa blonde si « sa face est ok » et de quoi ont l’air les poils qu’il a entre les yeux!
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