samedi, février 18, 2012

Le carrousel aux images - The Virgin Prunes

Cette semaine, j'ai vu en concert Gavin Friday, autrefois leader des Virgin Prunes. Le moins qu'on puisse dire est qu'il garde une force phénoménale d'agression, de provocation et de décadence. J'ai refait un tour sur YouTube afin de revivre le début des années 80. Rétroactivement, le comprends que la question d'actualité au début des années 80 a été vite résolue : lequel des deux groupes irlandais deviendrait énorme? L'autre -oui, U2, bien entendu- était bien plus convenu et convenable et bien moins intéressant pour mettre à l'étrier de la notoriété. Pour mémoire, ils jouèrent initialement ensemble avec Bono et The Edge (voir AMG).

Tiens, anecdote. A l'époque, en 1983, s'organise en ma bonne ville de Liège l' Inside Festival.  A l'affiche, les Stranglers, Spear of Destiny, TC Matic, The London Cow Boys, Clint Eastwood & General Saints, le groupe local Where is China?. Festival pur jus de l'époque où, entr'autres, Burnel consacrera son temps à shooter (et probablement casser des nez) avec ses grosses godasses militaires dans les premiers rangs. Les Virgin Prunes, eux, défendaient à l'époque leur album clef et chef d'oeuvre If I Die I Die, sorti en 1982...

Jeune journaliste, j'écrivais à l'époque la chronique rock d'un hebdo local depuis disparu. Et nous assurions la rédaction du programme officiel de l'événement. A propos des Virgin Prunes, mon confrère, qui avait, avec grand talent, fait une très grande partie du boulot, avait utilisé dans un article absolument et globalement élogieux le qualificatif de "lunatique" à propos des Virgin Prunes. "Lunatique", en Français, c'est généralement plutôt sympa : rêveur, original, que sais-je. Malheureusement, les Prunes Vierges étaient accompagnées d'une fan française par ailleurs psychologue. Et "lunatique" en 'langue psychologique',  tout comme en langue anglaise, a un sens beaucoup plus rude, qui tourne autour de la bipolarité et des sautes d'humeur dangereuses...

Bref, les Virgin Prunes se sentaient insultés. Et refusaient de jouer. Et n'acceptaient éventuellement de le faire qu'à la condition d'excuses en bonne et due forme. Faut-il vous dire que, sur le coup, il a bien fallu faire profil bas, avec 5000 personnes (ou plus, ou moins, que sais-je) qui risquaient de se demander ce qu'on attendait pour passer au groupe suivant.