mercredi, février 15, 2012

Joseph Arthur - Redemption City - 9/10 - Double album gratuit

Il y a maintenant un peu plus d'un mois, Joseph Arthur proposait un nouveau (double) album gratuit (il l'est toujours!). Tous les sites et blogs ont bien entendu répercuté la nouvelle. Mais, depuis, je dois bien dire ne pas avoir lu de "critique" digne de ce nom. Un peu comme si -matérialisme?!- la gratuité s'apparentait à une absence de valeur...


Marrant car, dès la mise en disponibilité de son travail, Joseph Arthur avait lancé deux avertissements. Le premier était que le type de diffusion ne devait pas influer sur le jugement porté sur l'album (tiens! tiens! raté!). Le second pour dire que les 24 morceaux et presque deux heures de musique pouvaient s'appréhender en deux volets. La première tranche de douze morceaux est un album "classique". La deuxième tranche est plus à considérer comme des "surplus" qu'habituellement, on ne diffuse pas...

Cette scission est bien utile et pertinente! Effectivement, l'album en tant que tel (les 12 premiers morceaux) nous confirme que Joseph Arthur est un artiste sur lequel il faut à nouveau compter. Nous sommes nombreux à être tombés en amour de ce musicien sincère et de ses premiers albums publiés à la charnière des siècles.

Nombreux aussi à nous être lassés de l'enfilade des albums mais aussi probablement de la multiplication de ses prestations solitaires où les loops étaient ses seuls musiciens. L'impression d'une mélopée répétitive insuffisamment soutenue par l'écriture des chansons.

Pour ce retour en grâce (annoncé déjà par The Graduation Ceremony en 2011), Jospeh Arthur ne change pourtant rien. Sa voix inégalable trottine et psalmodie toujours allègrement sur des morceaux construits en crescendo. La (les) guitare(s) montée(s) en strates est plus que jamais brute, enivrante, divagante et invitante. Probablement, une production minimale sied bien à ce travail ainsi d'ailleurs que la liberté de donner de l'ampleur (et du temps) à ses chansons : des distorsions apparaissent qui entraînent l'auditeur dans des mondes âpres.  Dans ces circonstances, le charme de Joseph Arthur opère à plein et on serait prêt à le suivre loin, comme le joueur de flûte de Hamelin.

Pour le reste (et donc les 12 dernières chansons), Joseph a parfaitement raison : elles sont généralement plus faibles et dispensables. Mieux vaut ne pas les écouter en enfilade des douze premières au risque de la lassitude. Une chose étonne d'ailleurs : sur quelques morceaux, la voix de Joseph Arthur -si caractéristique pourtant- est méconnaissable...