Ce quatuor islandais tombe à pic pour nous rafraîchir les oreilles. Côté étiquette, les Reykjaviquiens (ou -cois, va savoir!) se revendiquent d'un pop-prog ou d'un prog-fusion (qu'ils auraient donc inventé, wink), c'est selon. L'appellation, si pas contrôlée, ouvre la porte au malentendu. Certes, il y a ici de l'orgue, mais on est pourtant bien loin de l'archétype consensuel qui retient pour groupes phares du prog des Emerson, Lake and Palmer, Yes ou autres.
Or ces conducteurs de bulldozer s'en écartent clairement.
Je les assimilerais plus volontiers à certains délires de Frank Zappa (toutes proportions gardées face au génie!), aux premières fondations musicales surréalistes de Gong et aux constructions initiales de King Crimson (autrement dit, avant que les Anglais ne fassent eux aussi de "belles" chansons). De plus, contrairement à l'hagiographie prog, les morceaux de Babycum manquent généralement d'une véritable ligne mélodique forte et font preuve d'un humour certain pour ne pas dire dévastateur. Cela ne manque d'intérêt en une époque où la musique qui nous est proposée est souvent brumeuse : ici, on se laisse facilement piéger par des montées en puissance bien construites et persuasives!
