La ligne descendante
A l'aune de sa production historique, Wire décline. Comparé aux post-punk du jour, il fait figure de crême. Mais, bon...
C'était il y a cinq ou six ans, Wire faisait son grand retour au Pukkelpop, festival innovant d'Hasselt (Belgie). Jouant sous le châpiteau (autrement dit, une des petites infrastructures), ils faisaient un réel malheur et déclenchaient mon hilarité complète avec ce spectacle oh combien innovant du pogo des chauves. Virulant, le pogo, mais dansé par des chauves qui en avaient gardé un savoir-faire historique et vécu...
Déjà à l'époque, pourtant, il manquait un quelque chose. Certes, les Wire étaient bons, mais ils étaient veillissants. Ligne conservée, mais violence aplanie, il manquait un quelque chose. Depuis, l'inflexion s'est poursuivie. Je me suis donné le temps de passer et repasser ce Red Barked Tree et il me semble évident que, comme nombre d'autres punks et post-punks encensés actuellement, ils sont en en pleine régression. Cette fois encore, j'attends bien trop longtemps les extrêmement rares moments où la musique claque comme un drapeau au vent et fait perdre la raison. Au contraire, elle ronronne dans une forme menaçante, mais ronronne.
Reste la seule circonstance : oui, c'est meilleur que bien des productions de nos époques contemporaines, mais de là à en faire un "must"...
Esprits Critiques, Indie Rock Mag, Bon Pour les Oreilles, Play List Society, Branche Ton Sonotone