Des voix un peu faibles, même dans le noir...
Pour son deuxième album, Matt Bauer creuse la veine du folk noir. Il lui manque un fifrelin pour atteindre au grandiose. Question de voix, probablement...
La cover de cette album, outre d'afficher le contenu lugubre du contenu, s'orne également de quelques solides références d'accompagnement. Outre Jolie Holland, Mariee Sioux, Angel Deradoorian (Dirty Projectors) rejoignent un orchestre de chambre d'une dizaine de personnes : cordes, vent, vibraphone. De quoi faire redouter le pire qui... n'intervient pas. Au contraire, l'accompagnement classique, bienvenu, est contingenté dans les espaces qui lui conviennent alors que restent résolument folk d'autres moments notamment plus liés aux vocaux.
Matt Bauer explorant la ligne d'un folk noir à thème (ici, il parle beaucoup aux animaux), l'ambiance est parfaitement respectée, lente, nostalgique voire parfois lugubre. Une question m'a néanmoins hanté durant les écoutes répétées : les qualités vocales de Matt Bauer suffisent-elles à remplir la mission fixée? Je n'en suis nullement sûr, ni dans un sens, ni dans l'autre. Entendez que souvent, tant qu'à broyer du noir que la voix soit elle aussi cassée relève de la logique. A d'autres moments assez nombreux, notamment quand se mettent en route les duos avec Mariee Sioux ou Jolie Holland, la comparaison semble difficile à tenir.
L'album n'en reste pas moins au-dessus de la moyenne!