dimanche, juin 19, 2011

Malajube - La Caverne - 6,8/10


Une caverne à broyer le Français...

Malajube poursuit une route en palier à la recherche d'une plus grande simplicité et d'un meilleur contact avec le public. Sans distinction linguistique...

Ayant entamé une croisade toute relative pour parler de la musique chantée en français, je savais -car il était déjà en écoute dans mon iTunes depuis quelques semaines- que Malajube me reviendrait en boomerang de la Belle Province Québecoise. C'est qu'ils constituent un cas, figurant parmi les rares groupes francophones admis aux USA dans la sphère indie (être chroniqué par PITCHFORK, ce n'est pas encore avoir ouverture sur l'ensemble du monde musical US!!!).

Or, dès les premiers albums il y a quelques années, je me suis demandé si Malajube était un groupe francophone. Oui, c'est indiscutable, il chante Français, mais, non, son penchant shoegaze, sa volonté pop de noyer la voix dans le fonds musical font que, dans les premiers morceaux, historiquement, je n'ai même pas reconnu des textes français. Et, de ce point de vue, Malajube est bien éloigné de la Chanson Française pour être bien plus proche de l'expression anglo-saxonne. Ce qui ne suffit d'ailleurs qu'à ouvrir un trou de souris vers l'auditeur rock lamba anglo-saxon, souvent gauchiste libéral mais, pas à l'abri de son origine, impéraliste! Ben oui, l'indie US est impérialiste! Le nombre de fois qu'était entendu à propos de démos non anglophones : "Oui, mais ils ont un accent".

A contrario, moi, bon bilingue, je ne fais jamais attention aux paroles et encore moins aux accents anglais...

Bon, en plus, que Malajube soit considéré comme groupe francophone indifférencié ou groupe pop-rock, il ne figure pas dans mon carnet de préférences. Je les suis pour leur capacité à fusionner et chercher, ce qui dominait dans leurs albums précédents. Celui-ci me semble réduire la voilure. Peut-être à juste titre : il faut parfois savoir se poser et consolider sa base. Donc "Caverne" (réalisé dans une structure géodésique des Laurentides, qui accentue les effets de réverbations sur certains sons) ralentit un peu et se laisse rattraper par le temps, lui-même nourri de revival shoegaze.

Demi-déception...

En savoir plus : You Tube, Site, Prix Polaris  (en 2011, sur 40 candidats aux meilleurs artistes canadiens, deux chantant en français : Malajube et Galaxie)
Des confrères : Esprits Critiques (où, me semble-t-il, Laurent aborde un même type d'analyse : chanter en français n'a nécessairement même ici -conservatisme français- et au Québec -pop rock), Emorageimagazine (pour une analyse québecsoise).