Mes amis, auxquels je dis souvent que l'avenir du rock sera canadien ou qu'il ne sera pas, me répondent tout aussi souvent : "De quelle côte du Canada? Atlantitique ou Pacifique?". Je sais qu'ils se moquent et que ce n'est jamais qu'une autre façon de dire que, des fadaises, je peux en sortir plusieurs par heure. Je les enm... et, donc, dorénavant, je leur répondrai : "Winnipeg, mes bons amis, de Winnipeg!". Les voir foncer sur Wikipedia -ce que je ne ferai pas- sera mon plat de vengeance qui se mange froid comme une douzaine d'huîtres creuses d'Oléron...
Bon, nos moutons.
Donc, les Boats sont des jeunes gens de Winnipeg. De la race de ceux qui me rendent fous. Tu leur files un tambourin, le chanteur se prend un coup d'hélium dans la voix (c'est vraiment sa voix à Mat Klachefsky! C'est vraiment son nom aussi!), deux autres crient à répétition "yeah, yeah" et la dernière, la fille, fait "ouhouhouh" un ton à côté. Une rythmique à la crack boum hue supporte l'ensemble : tac deux temps, tac deux temps, tac un temps. Et le guitariste tape sur toutes ses cordes en même temps, probablement parce qu'il a oublié dans quel ordre il fallait les prendre une à une...
Le genre de truc que ma respectée compagne me dit toujours : "Encore un album pour montrer qu'on devrait tous en faire un?" Je fais "Uh, uh, c'est ça, de Winnipeg, ma bonne amie", mais c'est plus fort que moi, ces gamins me font marrer, leur indie pop gamine me fait du bien, je tambourine avec eux et dansouille partout à travers le salon. C'est beaucoup plus fin qu'il y paraît. Quand on s'y est fait, cela est même follement catchy, ce noisy-Disney-pop tout nu. Et, si on comprend l'anglais, c'est d'un non-sense absolu...
Je sais que ce type d'enthousiasme ne passe pas toujours. L'année passée, le miracle dans le style était Appollo Ghosts. Le fait que je les ai révélés au grand public n'a rien changé à leur destin puisqu'ils sont toujours autoproduits. Par contre, pour Boats, c'est meilleur : informé que Little Reviews allait en dire du bien, Kill Rock Stars a décidé de distribuer leur premier album aux States (9 dollars sur le site). Moi, je l'ai acheté chez Emusic, car il ne semble toujours pas distribué de ce côté de l'Atlantique...
Leur site
Ecoute de TV Scientist (pas le meilleur, mais je ne trouve pas grand chose en écoute).
Et encore grâce à Thierry de Blues Jazz & Co, le lien Spotify.
