La rigueur et l'honnêteté de certains artistes comme Ignatz sont telles que, parfois, elles les desservent. En toute franchise, il est un peu difficile de s'y retrouver dans l'abondante discographie de ce Belge et, également, dans le passé, certains de ses travaux ont, en toute subjectivité, paru obscurs.
I Hate This City entre-t-il dans ce moule? Dans la forme, certainement, puisqu'il est sorti en 500 exemplaires vinyl chez Conspiracy Records et puis, basta (il est disponible en digital, notamment sur emusic). Il ne secouera donc certainement pas le Billboard. Sur le fond, la musique d'Ignatz reste toujours aussi raide et sans concession. Mais prenante et chevillante! Cette ville haïe et ces pigeons de la pochette évoquent la vraie nature de son blues décharné.
Perdu loin du soleil du Delta du Mississippi, ancré aux pigeons d'une Grand Place, c'est un blues de la pluie, désincarné, évanescent, perdu dans l'urbanité. C'est tout simplement très beau, comme un sanglot nordique...
My Space, Conspiracy Records, Site
En plus, cette superbe vidéo métaphorique (le guitariste otage), comme par hasard réalisée par un cousin finlandais (eh, oh, psych-folk), a été vue à peine 200 fois...
