samedi, février 19, 2011

Eiyn Sof - Bloodstreams - 8,2/10


Certes, la pochette est immonde et, comme le dit un confrère canadien, stupidement, cela nous amène à laisser certains albums dans le fond de la pile.  Quel dommage!  Car voici un des albums féminins les plus attachants et les plus beaux que j'ai entendus pour l'année 2010. Cette mère au foyer canadienne y regroupe, grâce aux micro-label Blue Fog, ses productions "home made" des cinq dernières années. Quelque part sur son MySpace, elle confie Within the 3 minute long song that you will ultimately hear, a full life has already been lived within that piece on a scale so small that it's gone unobserved.

Un petit miracle de concentration et de condensation d'émotions.  Eyin Sof nous livre sans esbrouffe vingt vignettes pour à peine 39 minutes. Comme un petit plat, chacune a été mitonnée et singularisée avec amour. Moi, qui déteste ça, j'en viendrais presque à faire une description morceau par morceau : la slide guitare sur l'un, le synthé racorni sur un autre, les choeurs enlacés sur un suivant, la purée de trompettes sur un tel, la flûte timide qui traverse quelques autres, le vibraphone délicat sur l'antépénultième.  

Et comme dans la meilleure cuisine, il va sans dire que chacun des vingt tapas ne révèle au mieux ses saveurs que dégusté dans l'ensemble.

Sans faute pour moi, cet album en provenance de Toronto est une bien belle petite praline. Et, tiens, je ne m'étonne pas que dans les seulement 300 amis de la Torontoise sur MySpace, figure la rassurante et barbue trombine de l'ami Robert Wyatt.