La tentation est grande de résumer la musique de ce quintet de jeunots de Toronto à un ersatz de leurs compatriotes d'Arcade Fire. Certes, ils sont de la famille car nourris par le même souffle épique, juvénile et émotif qui anima les débuts des Montréalais. Ce premier album sorti sur un petit label local regorge de cette pétillance qui, chez les grands frères, s'est transformée en maturité, pour le meilleur et pour le pire. Wildlife, s'il s'inscrit clairement dans cette mouvance et hérite de quelques de ses tics (see Fanfarlo, Broken Records et autres), n'en a pas moins un son qui lui est propre, plus mâle et musclé et une écriture musicale différente où, par exemple, la basse occupe bien plus de place ainsi que certains accompagnements électroniques. Un peu comme si, par moment, s'était opéré un croisement avec bloc Party et les Sparks.
Ceci dit, ce qui est amusant est qu'au moment où plein de petits malins attendaient le premier leak du dernier album d'Arcade Fire, d'autres petits malins ont puisé dans des morceaux de Wildlife pour lâcher un "faux" leak. La supercherie n'a pas duré longtemps et le groupe a affirmé haut et fort qu'il n'y était pour rien. Mais il en reste des traces sur Internet. Ainsi, sur le Lastfm du groupe, les premières réactions ont été outrées, puis ont suivi des "C'est bien, cela nous aura permis de découvrir un super groupe" et, enfin, certains ont clôturé avec humour : "C'est le meilleur Arcade Fire que j'ai jamais entendu"...
J'imagine que l'anonymat qui entoure ce groupe ne sera bientôt plus qu'un mirage d'injustice passée...
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Mr Shuffleupagus
