Du low fi de high level
Je sais, je sais, normalement il n'y a pas à s'esbaudir de la façon dont les disques sont réalisés, seul le résultat compte. N'empêche. Voilà un couple de Portland - Oregon qui fait de la musique en chambre depuis 2003, autoproduisant des petits bricolages faits de traficotages de loops piqués à d'autres, de pincements de guitares folk cacochymes et de fields recordings transmutés sur ordinateur. Aie, ça fait peur! On s'attend bien entendu à de l'expérimental rase-bonbon.
Bonbon? Oui, c'est bonbon! Tellement, c'est pop. On pense souvent aux premiers albums de Beck s'ils avaient été remis au goût du jour. On s'étonne du démarrage du premier morceau fait de clap hands et de hénissements de chevaux vite rejoint par une guitare que n'aurait pas renié Tinariwen. On se gave de la promenade ballade neo-psychédélique Puss (voir ci-dessous), qui se fracassera en phase ultime sur des cordes symphoniques. On rafolle de la triste et mexiciane sarabande de guitares et trompettes sur Only Apparitions ont the Lawn. On adore le Casiotone et les gimmicks entrecoupés de coups de baguettes de Smile Like Gwynplain. On s'attendrit face au pincement de guitare hispanique sur le très long et envoutant Caerse Muerto.
A découvrir!
Ah oui, pour la fine bouche, c'est un concept album, en plus. Comme le dit le titre, toutes les paroles racontent des films d'horreur. Et sous les clap hands du premier morceau, le titre dit bien ce qu'il veut dire : The Body Without Any Eyes. Décalage et grand écart (si j'ose). Un OMNI (Objet Musical Non Identifié).
Le label confidentiel de Portland
Puss a été vu cinquante fois jusqu'à présent :