Ca commençait à me manquer un de ces petits disques flashes qui vous donnent envie de prendre le porte-voix et de sillonner les rues : "Oyez, oyez, faut écouter!".
C'est donc Ninja Tunes qui, ce lundi, me procure ce plaisir intense en mettant ce premier opus de Grasscut en distribution digitale. Grasscut, ce sont un compositeur de musiques de films et un musicien de studio, plutôt rompusà la fois à la cinématique et aux techniques électroniques. Deux gars qui, ensemble, ont déjà sorti trois EP qui ont titillé l'attention.
Et, avec cet album, il n'ont pas peur de faire dans le paradoxe. C'est expérimental et pop. Electronique et acoustique. Mélancolique et joyeux. En construisant leur concept d'un album retraçant des pages d'histoire britannique, ils repêchent des sons historiques, des voix mixées, une voix d'opéra sur gramophone, un témoignage de femme des années 50 racontant la misère. Autour, ils tissent une ambiance de synthés et glitches, ornementent de voix travaillées et pianos jouets, laissent tomber des phrasés d'instruments acoustiques. Notamment d'un de mes préférés : l'harmonium.
Le premier morceau fait penser à Grandaddy, puis on glisse de Robert Wyatt en Brian Eno et de Lali Puna en Four Tet et Tunng (pour donner une idée du panel). Mais, plus fondamentalement, même si la musique est différente, c'est aux débuts de King Cresosote que je pense. C'est délicieusement fragile, sensible et charpenté. Et cela me procure le même bonheur, cette poignante pop pastorale électronique (expression reprise à 17 Dots)!
Vraiment très beau!
My Space
Ninja Tunes (intéressant pour la compréhension du concept)
Chroniques électroniques
Arnokuptibles
(Fatalement un morceau plus "pop" qui n'est pas un reflet de l'album)
