Garage bubble-gum
Voici certainement une des choses les plus improbables qui soient. Qui eût imaginé cette rencontre entre Dame Solex (alias la néerlandaise Elisabeth Esselink, disquaire à Amsterdam) et les icones garage Jon Spencer (Jon Spencer Blues Explosion, Heavy Trash, Boss Hog, Pussy Galore) et sa compagne Cristina Martinez (Boss Hog, Pussy Galore)? Cela faisait quelques années qu'on n'avait pas de nouvelles de la géniale sampleuse, créatrice d'une très originale (voir sur AMG) et fabuleuse lo-fi techno pop. Malgré tous les encouragements de John Peel, elle est toujours restée confidentielle. Que voulez-vous, en 1998 plus qu'aujourd'hui encore, être hollandais n'aidait pas à la révélation d'un bijou comme l'album Solex Vs The Hitmeister...
Le retour d'Elisabeth interpelle donc. Elle, précurseuse, avant bien d'autres, d'un style léger bubble gum (certains disaient d'elle qu'elle était une Bjork, mais sans prétention) se retrouve accolée aux deux monstres garage US, pour un album qui est plus le sien que le leur. La collaboration semble s'être faite via Internet (voir la rigolarde vidéo ci-dessous), mais n'a rien de symbolique. Le mariage bubble-gum / garage frise souvent la perfection dans l'originalité. Rien n'y manque : le sucre de Solex colle comme la peau à l'acide et au cambouis des Spencer (si j'ose ainsi les appeler).
Tout n'est pas parfait? Manquerait plus que ça : qu'on se plaigne des recherches culinaires en une période où le précuisiné s'impose à tous...
Même si sur ce morceau la part garage est gagnante, Dog Hit illustre assez bien le cocktail :
J'ai bien l'intention, un de ces jours, de lancer une rubrique consacrée aux perles perdues. Ce morceau, All Lickety Split (en provenance de Solex Vs The Hitmeister) donne une idée de ce que Solex créait déjà en 1998 sur base de samples...
