vendredi, août 28, 2009

Oneida - Rated O - 9,3/10

Scotché...

Oneida est un groupe absolument indéfendable qui fait tout pour rebuter certains.

Tout d'abord, à qui d'autre qu'eux viendrait-il l'idée, en une époque où tout album se doit d'être monochromatique et millimétrique pour trouver son public, de sortir un triple opus? Album, de plus, qui a pour volonté de retracer leur évolution musicale et donc d'aborder des styles qui s'entrechoquent dans des morceaux dont certains atteignent les 20 minutes? D'une part, une seule écoute nécessite près de deux heures (cette chronique, à cinq écoutes, relève du sacrifice). D'autre part, quelle indicible prétention! Oneida ne redoute aucun dégât colatéral en un temps où la stratégie musicale est à la frappe chirurgicale...

Comment défendre aussi l'agencement des trois albums? Le premier débute par la matière la plus brute, le kraut le plus électronique et le plus bruitiste, le quasi expérimental. Il faut attendre la troisième plaque pour clôturer sur un volet plus accessible (kraut psych guitare-batterie) et un Folk Wisdom terrifique.

Comment aussi tenter de persuader ceux qui n'aiment pas ça que les montées paroxystiques bruitistes sont probablement parmi les plus beaux moments du rock? La sensibilité à ce climat est purement subjective à ce que j'en juge dans mon entourage...

J'adore..

Le label avec trois morceaux à downloader
Autres directions. Les francophones ne sont guère prolixes sur cette oeuvre. J'aime ceci : "Enfin le disque C, le plus intéressant, réunit 3 pièces dont le grandiose morceau baptisé O bâti autour d’une sitar et Folk Wisdom, instrumental de plus de 20 mn. Un grand morceau de free rock, mutant et progressif, sur lequel une batterie complètement débridée se heurte à un mur de guitares et des synthés qui tournent obstinément en boucle dans une ascension fumeuse. Rated O constitue à ce jour l’œuvre capital d’un groupe qui peut se targuer d’être qualifié à bon escient d’enfant illégitime des ébats entre Can et Suicide".
La presse anglophone est intarissable! Quinze chroniques évoquées par Metacritic. Et, excusez du peu, Pitchfork, New Musical Express, The Guardian, Mojo, qui donnent du 8/10.