Dance glace
Voilà probablement un des morceaux les plus fascinants entendus ces dernières années. Merci Pitchfork qui l'a épinglé. Gloire à Stereogum qui vous permet actuellement de l'écouter.
Tout commence par un drone, une ondulation grave et glaciale sur laquelle vient se poser une pluie d'étincelles quasi organiques et cristallines. On se croirait volontiers parti pour un quart d'heure Klaus Schulze, quand apparait la voix. Masculine, perfide et décadente. Un mix inconcevable entre Serge Gainsbourg, Marianne Faithfull et Grace Jones. La voix décline -plus qu'elle ne chante- lascivement des textes : "Magnolia's a girl, her heart's made of wood / as apocalypses go that's pretty good -- sha la la -- wouldn't you say?".
L'ambiance fascine, quand arrivent un pincement de harpe électronique, un son de kermesse orgiaque de barbarie, puis les claps hands électroniques secs (on attend les cadavres dansants de Thriller). Le morceau s'emballe. Les choeurs féminins s'en mêlent et le dance floor occupe tout l'enfer dans une ambiance lascive à la fois torride et glaciale. Les drones réinvestissent l'espace sonore. 13 minutes 30 plus tard, on en reste groggy. Ne reste qu'à remettre le saphyr au début de la plaque.
Pour la petite histoire, Destroyer, c'est Dan Bejar (voir sur AMG), membre et compositeur des New Pornographers. Mais ne cherchez pas, ceci n'a rien à voir avec cela. Pas même d'ailleurs avec les autres albums de Destroyer, plutôt Indie-Chamber pop...
Le titre phare, Bay of Pigs est complété par un second morceau, Ravers, d'une grande beauté nostalgique) pour donner un EP tout-à-fait bouleversifiant...
My Space
Pitchfork : Nearly five minutes of ambient bleed makes up the first movement, Bejar's off-kilter delivery the only object in the fog with definite outlines. When the full band finally kicks in a few minutes later, it's more of a "band," with an improbably shimmery guitar and clockwork rhythm section making it all resemble a karaoke-room soundtrack. But it's an arrangement full enough of Easter eggs to keep up with Bejar's usual densely-packed lyrics, with only the quiet coda at the end feeling superfluous. Perhaps it's a necessary soft landing after a long, rewarding expedition that delivers a five-year payoff.