jeudi, août 27, 2009

Deastro - Moondagger - 7,1/10

Gamin...

Quelqu'un qui titre un de ses morceaux "Daniel Johnston Was Stabbed in the Heart with the Moondagger by the King of Darkness and his Ghost is Writing This Song as a Warning to All of Us." ne peut laisser indifférent.

Il est bien difficile de ne pas avoir un faible pour cet album, réalisé par un gamin dans son garage, mais pourtant d'une luxuriance électro-pop quasi symphonique.

On croit rêver, même si on regrette d'innombrables erreurs de jeunesse, des facilités, des raccourcis et des volets bubble gommesques, qu'un jeune gars seul, Randolph Chabot, puisse mettre en place un tel empilement de sons, organisés avec un réel talent.

Vermilion Plazza donne en un raccourci saisissant les côtés tout autant séduisants que répulsifs de cette musique :



Une fois n'est pas coutume, c'est chez les Inrocks que je puise cette très belle citation : De Mixel Pixel à Yeasayer on ne compte plus les chansons utopiques, irréelles qui, depuis des années, dénichent dans le cœur fragile de vieux synthétiseurs un psychédélisme extravagant, fleuri et touffu. Comme souvent désormais avec ces albums symphoniques, siphonnés, patiemment bâtis en milliers de couches, Moondagger est l'œuvre d'un homme seul avec ses lunettes, son incompétence sociale, ses machines et ses ambitions de démiurge. Et on ne s'étonne pas que Randolph Chabot vienne de Detroit, l'une des villes les plus maltraitées par la crise : il y a dans cette euphorie, ces frasques, ces montages bariolés l'énergie du désespoir, une course en avant à la vitesse du pur sang au galop. Et qu'importe alors si Deastro sonne parfois comme le fils monstrueux de Daniel Johnston, Pulp et A-Ha : il y a dans son électro-pop une fulgurance, une urgence qui dit tout haut à quel point chanter le cœur léger et les pieds loin du sol est ici un mode de survie.

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Metacritic et sept liens vers la presse anglophone.